«Les maires passent mais Bonhomme reste.»

C'est ainsi que le maire de Québec, Régis Labeaume, explique comment le Bonhomme Carnaval a pu être reçu avant lui par le premier ministre Stephen Harper.

Voilà des mois en effet que le maire demande en vain à rencontrer M. Harper, à propos du financement d'un éventuel amphithéâtre à Québec.

Or, la célèbre mascotte du festival d'hiver de Québec a eu droit, jeudi, à quelques minutes en compagnie du premier ministre, dans le cadre d'une campagne de promotion du carnaval en Ontario.

«C'est son droit d'aînesse, n'oubliez pas que les maires passent, mais Bonhomme reste, a lancé M. Labeaume, en déclenchant ainsi les rires dans une conférence de presse vendredi à Québec. Si vous vous demandez pourquoi Bonhomme est passé avant le maire, il n'y a rien de plus normal.»

Le maire était ainsi loin du ton qui l'avait amené à traiter M. Harper de «grand talent» plus tôt cette année, devant la réticence du fédéral à financer son projet.

Et par ailleurs, il devait s'entretenir peu après avec la ministre fédérale Josée Verner, qui était aussi présente à la conférence. La rencontre devait porter sur «le plan A», selon ses mots, c'est-à-dire son ambition de doter la ville d'un nouvel amphithéâtre.

«On se parle, Mme Verner et moi. D'ailleurs on a une autre discussion tantôt, on va aller rejaser de tout ça, a-t-il dit, sans pouvoir préciser le contenu des discussions à venir. Ce que je pourrais vous dire, je n'ai pas le droit de vous le dire, c'est plate, hein?»

Mme Verner a pour sa part fait savoir qu'elle n'avait «rien de plus» à dire.

Évalué à plus de 400 millions de dollars, le projet d'amphithéâtre n'est pas encore ficelé financièrement. Le gouvernement Charest s'est engagé à accorder 180 millions, mais le fédéral hésite à ouvrir ses goussets pour des infrastructures vouées au sport professionnel. Ottawa réclame une participation accrue de l'entreprise privée.

La conférence de presse de vendredi confirmait l'enveloppe de 120 millions de dollars qui sera accordée à Québec sur quatre ans par les gouvernements dans le cadre du transfert des revenus de la taxe d'accise sur l'essence. Ces sommes seront consacrées au renouvellement des infrastructures telles que les routes et l'assainissement des eaux, notamment.