Les fouilles tactiles aux aéroports canadiens ont fait l'objet d'un grand nombre de plaintes l'année dernière de la part de voyageurs.

Des données obtenues par La Presse Canadienne montrent que la grogne envers les mesures de sécurité jugées intrusives n'est pas limitée aux États-Unis, où des voyageurs en colère se sont objectés ouvertement aux nouvelles façons de faire.

Une femme de 56 ans voyageant avec son mari s'est plainte d'une fouille subie en juin 2009, à Calgary, alors qu'elle avait été palpée par une employée devant d'autres passagers. Elle déplore que l'agente ait passé ses doigts le long des cordons de son soutien-gorge et touché ses seins devant les yeux des autres voyageurs et employés se trouvant dans le secteur, exprimant l'humiliation et la gêne subie à ce moment.

Une femme ayant été fouillée à l'aéroport de Regina, en octobre 2009, s'est aussi plainte de l'humiliation subie par le «dévoilement inattendu» de son ventre et du bas de ses seins.

Une employée à l'aéroport de Montréal a examiné la prothèse dans le soulier gauche d'un voyageur. L'homme a raconté que l'agente avait passé son crayon-lecteur sur le moignon de son pied, soutenant qu'il était pourtant clair que quelque chose manquait et qu'aucun objet ne pouvait s'y trouver.

Ces plaintes figurent parmi quelque 1520 reçues en 2009-2010 par l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien de la part de passagers indisposés notamment par les fouilles, des comportements rudes, la confiscation de certains items et l'introduction de scanners corporels.

La Presse Canadienne a obtenu des synopsis de ces plaintes - avec les noms des passagers retirés pour protéger leur identité - en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Le porte-parole de l'agence fédérale Mathieu Larocque a soutenu que la grande majorité des plaintes étaient traitées en moins de 30 jours. Parfois, les griefs mènent à des changements de procédure, a-t-il ajouté.

Les passagers sélectionnés aléatoirement pour une fouille tactile peuvent demander qu'elle soit menée dans un endroit privé en présence d'un autre agent.

Toutefois, plusieurs passagers se sont plaints de ne pas avoir été informés de leur droit d'exiger d'être fouillé à l'abri du regard d'autres voyageurs.