«Nous ne sommes pas des terroristes.» Dans deux lettres adressées aux médias et au gouvernement canadien, les passagers du MV Sun Sea demandent aux Canadiens de croire en eux. «Nous sommes d'innocents civils touchés par le conflit», peut-on lire dans une de ces lettres transmises aux médias.

Au Sri Lanka, les Tamouls sont victimes d'enlèvements et de tueries. Les civils déplacés lors de la guerre n'ont toujours pas pu regagner leurs maisons et des Tamouls restent dans les geôles du pouvoir, dit la lettre. Le gouvernement sri-lankais, qui soutient que le conflit est terminé, «produit de la propagande internationale, pour son propre intérêt», lit-on.

Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, soupçonne les Tamouls d'être victimes de trafic humain, une piste qu'examine la GRC.

Dans une entrevue au Globe and Mail, Vic Toews a évoqué l'hypothèse selon laquelle les passagers ont payé 50 000$ chacun leur voyage. Ils auraient pu être aidés par la communauté tamoule de Toronto, qui compte 250 000 personnes.

«Nous avons fait un voyage éprouvant, sans avoir accès aux commodités de base comme la nourriture, l'eau, de la place pour dormir, des médicaments et des sanitaires. Nous avons voyagé pendant près de quatre mois, avec beaucoup de souffrance et de douleur», dit la lettre, qui remercie aussi ce «merveilleux pays» qu'est le Canada.

Le gouvernement craint que d'autres Tamouls ne se préparent à demander l'asile au Canada. La GRC a par ailleurs indiqué qu'elle enquêtait toujours sur un potentiel trafic humain 10 mois après l'arrivée de 76 Tamouls à bord de l'Ocean Lady.

- Avec La Presse Canadienne