À l'instar du Québec et de la Colombie-Britannique, l'Ontario mise sur le jeu en ligne afin de générer des revenus et de court-circuiter les sites de jeu sans régulation.

Le ministre ontarien des Finances, Dwight Duncan, a annoncé mardi que la province consacrera les 18 prochains mois à déterminer les modalités d'implantation du programme, qui sera lancé en 2012.

Selon des porte-parole du gouvernement McGuinty, la province - aux prises avec un déficit écrasant - espère encaisser d'ici cinq ans quelque 100 millions $ annuellement grâce au jeu en ligne.

Les Canadiens dépensent près d'un milliard de dollars en ligne sur des sites privés de jeu. Une manne dont souhaite dorénavant bénéficier la Société des loteries et des jeux de l'Ontario (OLG).

Son président, Paul Godfrey, soutient que le commerce en ligne fait déjà partie du quotidien au Canada, tout comme ailleurs dans le monde. La OLG, affirme-t-il, a hâte d'amorcer le processus de consultations en vue de la mise en place de ce service.

À quelques mois des élections générales de 2011, le gouvernement libéral tente de trouver de nouvelles sources de revenus, non seulement pour éponger l'énorme déficit de la province mais également afin de financer certaines promesses coûteuses, notamment la création de garderies à plein temps subventionnées pour les enfants de quatre et cinq ans.

Le ministre Duncan se devait de trouver une nouvelle recette, ayant récemment laissé tomber le projet potentiellement fort lucratif de fusionner quatre des plus importantes sociétés de la Couronne en Ontario afin de créer une «mégasociété» détenue en partie par des intérêts privés. D'autre part, le ministre se prépare à une lutte entre le gouvernement et les syndicats du secteur public, qui font face à des gels de salaires.

Mais pour les experts, les coûts sociaux du jeu en ligne, surtout chez les jeunes férus d'Internet, sont énormes.

Au Québec, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a annoncé, en février, que Loto-Québec se lancerait dans les jeux de hasard en ligne, et ce dès cet automne. Loto-Québec commencera avec du poker et quelques jeux de table, puis du pari sportif.