L'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick est le dernier-né des partis sur la scène politique de cette province. Et son chef affirme vouloir offrir un choix supplémentaire aux électeurs mécontents lorsqu'ils se rendront aux urnes le 27 septembre.

Kris Austin a levé les bras et a crié victoire, mercredi, après avoir soumis les formulaires nécessaires à Élections Nouveau-Brunswick pour enregistrer sa formation politique. Le parti a tenu son congrès de fondation en fin de semaine dernière et a choisi cet homme de 31 ans à sa tête.

M. Austin, un ancien conservateur, est ministre du culte à Minto.

L'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick a su gagner en popularité grâce au mécontentement entourant les tentatives du Parti libéral de la province afin de vendre des actifs d'Énergie NB à Hydro-Québec.

«Pour moi, cela veut dire que les habitants de cette province sont prêts pour un changement», a soutenu Kris Austin. «Les habitants de cette province en ont assez du système politique, assez du gouvernement au pouvoir, et ils ne voient aucune solution de rechange dans les autres partis.

«Le 27 septembre, nous allons leur donner cette solution de rechange.»

Le parti a l'intention de tenir un congrès d'orientation au début de juillet, puis de publier sa plate-forme peu après.

Kris Austin a toutefois indiqué que si des membres de son parti étaient élus, ces députés pourraient voter librement à l'Assemble législative. Il estime que trop souvent, les députés des deux grands partis ont d'abord représenté leur chef, et ensuite les électeurs. «Nous croyons qu'avec un système de vote libre, les députés peuvent davantage représenter d'abord et avant tout les électeurs», a expliqué M. Austin.

Cependant, un professeur en science politique de l'Université du Nouveau-Brunswick est d'avis que bien qu'ils soient intéressants en théorie, les votes libres deviennent rarement réalité. «La politique, c'est un sport d'équipe, et les gens dans ce milieu ne veulent pas paraître comme des dissidents ou des rebelles, a estimé mercredi Don Desserud. Ces personnes veulent montrer qu'elles font partie de l'équipe.»

Selon M. Desserud, les nouvelles formations politiques ont habituellement besoin d'un enjeu majeur pour connaître du succès. Et le professeur doute que la controverse entourant Énergie NB ait été suffisante pour assurer le succès de l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick.

«Le système politique actuel offre la stabilité avec un certain nombre de grands partis changeant de place de temps en temps, a-t-il expliqué. À moins qu'un nouveau parti puisse remporter des sièges, les gens perdent vite l'intérêt et ils ne veulent pas gaspiller leur vote de nouveau.»

Pour obtenir le statut de parti officiel, un parti doit avoir un chef et compter au moins 10 associations de circonscription.

Michael Quinn, d'Élections Nouveau-Brunswick, a précisé que l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick respectait ces exigences. Le parti doit cependant en respecter une autre. «La formation doit nommer au moins 10 candidats (pour les prochaines élections) afin de garder son statut de parti.»

Les élections générales - à date fixe - auront lieu au Nouveau-Brunswick cet automne, le 27 septembre.