L'ancien capitaine du Canadien de Montréal, Jean Béliveau, a été promu au sein de l'Ordre national du Québec, jeudi, lors d'une cérémonie ou 33 autres personnalités ont été honorées.

En remettant l'insigne de grand officier à M. Béliveau, le premier ministre Jean Charest a affirmé que l'ex-hockeyeur, nommé chevalier en 1988, s'était mérité cette promotion parce que son engagement envers la société québécoise est une source d'inspiration.

En plus des coupes Stanley remportées avec le Canadien, durant la période de 1950 à 1971 où M. Béliveau a joué pour le club, M. Charest a cité son implication auprès des enfants défavorisés.

«Ce que nous voulons vous dire aujourd'hui, c'est que l'homme est encore plus grand que le joueur de hockey», a-t-il dit, lors de la cérémonie, qui s'est déroulée au salon rouge de l'Assemblée nationale.

La comédienne Monique Mercure a reçu le même honneur, faisant ainsi son entrée dans l'Ordre du Québec avec le plus haut grade.

M. Charest a affirmé que Mme Mercure, qui a joué au théâtre, à la télévision et au cinéma, était l'une des plus grandes icônes contemporaines de la culture québécoise.

«Par votre extraordinaire talent, vous avez été l'égérie de nos plus grands auteurs», a-t-il dit.

M. Charest a rappelé que Mme Mercure avait été de la distribution de pièces comme Les Belles-soeurs, de Michel Tremblay, de films comme Deux Femmes en or, de Claude Fournier, et de séries télé comme Grande Ourse.

Lors de la cérémonie de remise des insignes, le directeur du quotidien Le Devoir, Bernard Descôteaux, et le producteur de films Roger Frappier ont reçu le grade d'officier, tout comme les anciens ministres Raymond Garneau et Clément Richard.

Le dramaturge Wajdi Mouawad, le chanteur Michel Louvain, l'ex-footballeur Larry Smith et le musicien Yuli Turovsky ont quant à eux été faits chevaliers.

Après la cérémonie, M. Béliveau s'est dit très touché par l'honneur qui lui a été rendu.

«On ne s'habitue pas réellement, a-t-il dit. En vieillissant, ça fait chaud au coeur. C'est bon pour la famille et pour les amateurs, pour ce que je peux représenter.»

Modeste, M. Béliveau s'est gardé de dire si l'éloge de M. Charest à son endroit était mérité.

«On laisse les amateurs décider, a-t-il dit. Chaque fois que je sautais sur la glace, j'espérais donner le meilleur de moi-même pour le club et les amateurs.»

Alors que M. Charest a récemment réitéré son appui au projet de nouvel amphithéâtre de hockey à Québec, M. Béliveau a exprimé le souhait que la capitale puisse obtenir une franchise de la Ligue nationale de hockey.

«Une équipe professionnelle dans le sport ne fait jamais de mal à une ville, a-t-il dit aux journalistes. Je suis persuadé qu'autant à Montréal qu'à Québec, les billets se vendraient rapidement.»

M. Béliveau a cependant fait preuve de prudence quant aux pronostics que le projet se réalise, dans le contexte où le maire de Québec Régis Labeaume a sollicité l'aide financière des gouvernements fédéral et provincial pour son projet de construction d'amphithéâtre, estimé à 400 millions $.

«La première question à résoudre, c'est le bâtiment, a-t-il dit. Présentement on sait que les finances publiques semblent être assez précaires.»