Au nord de La Tuque, en Haute-Mauricie, le feu menace toujours la communauté de Wemotaci. Au gré du vent, les flammes ont encerclé le village au cours des derniers jours. Les habitations sont presque hors de danger, mais des kilomètres de forêt brûlent encore à proximité.

Le brasier est si puissant que la sécurité publique a bouclé le secteur. Un territoire 18 fois plus grand que l'île de Montréal est fermé à toute circulation en Haute-Mauricie.

«Le plus gros des objectifs que l'on a est de sécuriser le village de Wemotaci», explique Marcel Trudel, responsable des communications sur le terrain pour la SOPFEU. Le crayon à la main, il trace de grands traits sur une carte autour du secteur.

«On va noyer la bordure au nord-est du village de manière à ce que le feu ne sorte plus jamais de ce périmètre-là. Si des flambées menacent le village, on intervient tout de suite.»

Près d'une centaine de sapeurs étaient à pied d'oeuvre hier dans le secteur.

Martin Quenneville fait partie des pompiers qui mènent des «attaques» sur le terrain. À 8h hier matin, il se préparait à arroser une région où un nouveau feu s'est déclaré.

«On doit attaquer avant que le feu atteigne 0,5 hectare. Après, le feu devient un monstre. Une équipe détecte le feu en passant par-dessus la forêt avec un hélicoptère, et ensuite, des pompiers débarquent», explique-t-il. Il travaille au sol avec des boyaux et des pompes.

«On est partis pour 26 jours, juste à voir la situation», lâche-t-il avant de retourner sur la piste de l'aérogare de La Tuque.

La Presse a survolé le secteur de Wemotaci hier après-midi. Plusieurs hélicoptères faisaient la navette entre des lacs et des foyers d'incendies. À des dizaines d'endroits, les flammes surgissent de la forêt.

Le village a été épargné, mais les montagnes autour sont calcinées. La fumée qui s'élève du brasier est visible à des dizaines de kilomètres, et elle tapisse l'horizon.

Photo David Boily, La Presse

Des pompiers tiennent une courte réunion avant de partir pour combattre les feux.