Condamné l'an dernier à dix ans et demi de prison, le terroriste Momin Khawaja demandera cette semaine par le biais de ses avocats à la plus haute cour de l'Ontario d'être libéré.

Mais les avocats de la Couronne estiment qu'il représente un tel danger pour la société que seule une peine de prison à vie rendra justice aux actes commis par cet informaticien originaire d'Ottawa. Les juges seraient indulgents s'ils le condamnent à moins que cela, soutiennent les avocats.

Ainsi, à partir de mardi et pour trois jours, la Cour d'appel de l'Ontario entendra les arguments des deux parties. Khawaja fait appel au jugement rendu l'an dernier alors que le gouvernement a déposé un appel incident, en réponse à celui du terroriste.

Khawaja a été reconnu coupable de cinq chefs d'accusation en vertu de la Loi antiterroriste canadienne, adoptée en 2001. Selon le jugement, il avait fourni argent, hébergement et lieux d'entraînement à des extrémistes islamiques britanniques. Il les avait également aidés à s'entraîner dans un camp isolé du Pakistan.

Il avait également été reconnu coupable de deux infractions au Code criminel liées à la fabrication d'une télécommande pouvant déclencher des bombes à distance, bien qu'il n'y ait pas eu de preuves suffisantes indiquant que Khawaja savait que cet appareil devait être utilisé pour commettre un attentat à la bombe à Londres.

En plus des 10 ans et demi de prison, le juge a décidé que sa période d'admissibilité à une libération conditionnelle serait plus longue qu'à l'habitude.

Dans les documents remis en cour par la Couronne, les avocats dressent un portrait plutôt sombre de Khawaja. Il y est dépeint comme une véritable bombe à retardement.

Selon la Couronne, Khawaja sera admissible à une libération conditionnelle d'ici trois ans et dix mois si sa peine actuelle demeure la même.

Quant aux avocats défendant le condamné, ils avancent plusieurs raisons pour lesquelles ils croient que la peine de leur client devrait être renversée. Si cette dernière demeure la même, ils disent qu'ils demanderont un nouveau procès. Finalement, si celui-ci n'a pas lieu, alors ils réclameront que la sentence de Khawaja soit réduite au temps qu'il a déjà servi en prison.