Pour éviter les conséquences tragiques d'un autre glissement de terrain, des ingénieurs de Transports Québec travailleront dans les deux prochaines semaines à l'actualisation de la cartographie des terrains qui bordent la rivière Salvail, à Saint-Jude, en Montérégie. Ils tenteront également d'élucider les causes du drame qui a coûté la vie à la famille Préfontaine.

Richard Préfontaine, Line Charbonneau et leurs filles, Amélie et Anaïs, ont été trouvés mardi soir dans le sous-sol de leur maison, emportée la veille par un glissement de terrain. Ils étaient ensevelis sous plusieurs pieds d'argile et de débris. Leurs funérailles auront lieu le samedi 22 mai.

 

Le glissement de terrain, d'une rare ampleur, a laissé dans son sillage une faille d'environ 1 km sur 150 m et profonde d'une vingtaine de mètres. La zone de la catastrophe était pourtant jugée «à faible risque» de mouvements de sol, selon une cartographie de la région réalisée à la fin des années 70.

«Au cours des prochains jours, nous allons vérifier si la situation sur le terrain est toujours conforme à ce qui se trouve sur les cartes», a expliqué hier Yvan Leroux, directeur régional de la sécurité civile pour la Montérégie et l'Estrie. «Nous voulons déterminer si les zones à risque ont changé.»

La rivière Salvail a un bassin versant d'environ 280km2, explique M. Leroux. Mais les zones à risque sont principalement situées dans la municipalité de Saint-Jude, parce que le sol y est argileux. À l'heure actuelle, la plupart des terrains jugés à risque sont toutefois zonés agricoles.

À partir d'aujourd'hui, des carottes de terre seront prélevées près de la rivière Salvail et de la résidence des Préfontaine pour établir les circonstances précises du glissement de terrain, a indiqué Yvan Leroux. Une clôture de 1,4 km sera également érigée autour de la faille pour des questions de sécurité.

Quant au tronçon de route avalé par le glissement de terrain, les autorités vont attendre que la faille, qui comporte actuellement une pente de 90°, se nivelle de manière naturelle à 30°. Des experts du ministère des Transports estiment qu'il n'y pas de danger à reconstruire la route.

Par ailleurs, le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, s'est rendu à Saint-Jude hier après-midi pour annoncer que la municipalité allait pouvoir bénéficier du Programme général d'aide financière lors de sinistres du gouvernement du Québec.

Il y a annuellement au Québec près de 150 glissements de terrain, selon la Sécurité civile.