Les accidents et maladies au travail diminuent chez les employés couverts par la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST). De 2000 à 2009, ils ont chuté de près de 30%. Et ce, même si le nombre de travailleurs couverts a augmenté de 300 000.

C'est ce qui ressort des dernières statistiques de la CSST, que La Presse a obtenues. Elles seront rendues publiques mercredi, journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail.

L'année dernière, les accidents (91 380) et maladies (4217) liés au travail (le médecin traitant du travailleur doit prouver qu'il y a un lien entre l'emploi et la maladie) ont été à leur plus bas niveau depuis 1989, début de l'actuelle méthode de calcul.

«Malgré ces progrès, on ne s'assoit pas sur nos lauriers, indique Alexandra Reny, porte-parole de la CSST. Un accident reste toujours évitable. Un accident, c'est un accident de trop.»

Elle rappelle que jeudi dernier, un col bleu est mort au travail après avoir fait une chute de plus de 30 pieds, à une station d'épuration située en bordure du boulevard Gouin.

En 2008, on a dénombré 745 chutes dans le domaine de la construction seulement sur le territoire de Montréal, dont 4 mortelles. «C'est très préoccupant», avoue-t-elle.

Mais elle indique que malgré tout, dans l'ensemble, les chiffres prouvent que les plans d'action de la CSST fonctionnent.

Dans les dernières années, la Commission en a conçu trois pour des secteurs particulièrement à risque: la construction, les machines et les jeunes travailleurs. Résultats depuis la mise en place de ces plans d'action: une baisse de 20% des accidents en construction, de 28% des accidents avec des machines et de plus de 50% des accidents chez les jeunes travailleurs.

En quoi consistent ces plans? «Par exemple, en construction, les inspecteurs font plus de visites, explique-t-elle. Et c'est tolérance zéro pour certains éléments, dont les risques de chute et le travail avec les lignes électriques. S'il y a infraction, on ne donne donc pas d'avertissement. On donne tout de suite une amende, et on peut fermer le chantier.»

En juillet, la valeur des amendes augmentera aussi pour la première fois depuis 1989, à la suite d'une décision du ministère du Travail. Quant aux inspecteurs qui imposent ces amendes, leur nombre reste le même depuis quelques années, environ 300.

Même si ces mesures coercitives semblent être efficaces, Mme Reny estime que la sensibilisation et la prévention le sont encore plus. Outre ces trois plans d'action, elle indique que la CSST veut s'attaquer aux maladies professionnelles, notamment les troubles musculo-squelettiques (tendinites, bursite, etc.) et les troubles chroniques qui entraînent une absence prolongée. «Pour la santé des travailleurs et aussi pour bien gérer le régime et éviter des coûts importants, on veut les prévenir.»

En chiffres

Nombre de travailleurs couverts en 2000 : 2 823 366

Nombre de travailleurs couverts en 2009 : 3 126 000

Accidents de travail et maladies professionnelles en 2000 : 143 517

Accidents de travail et maladies professionnelles en 2009:95 597

En 2008 : 38 morts par 100 000 travailleurs couverts au Québec

Moyenne canadienne: 7,24 morts par 100 000 travailleurs couverts

(Source: CSST)