Des centaines d'employés du milieu de la santé, de l'éducation et de la fonction publique ont manifesté un peu partout au Québec, hier, à l'occasion de la fin du décret imposé par le gouvernement en 2005 pour fixer leurs conditions de travail.

«C'est une date charnière pour nous. On retrouve le droit de négocier et de manifester, deux droits que nous avait enlevés le décret», a dit Chantale Tancrède, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).

 

Les employés de l'État ont bon espoir, cette fois, de parvenir à une entente négociée. «Depuis la rencontre de lundi (entre le front commun et le gouvernement), les pourparlers ont repris. On garde espoir d'arriver à une entente», dit Michel Ducharme, président du conseil régional de la FTQ.

Par ailleurs, plusieurs intervenants ont commenté le nouveau budget du gouvernement Charest. La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) estime que la hausse de 5% prévue pour les dépenses en santé n'est pas réaliste.

Le président de la FMSQ, le Dr Gaétan Barrette, rappelle que, par les années passées, les coûts de santé ont crû en moyenne de 5,8% par année. «Même en ajoutant la contribution santé, force est de conclure que le gouvernement annonce un gel, voire une diminution, des services en santé au Québec», dit le Dr Barrette.

Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le Dr Louis Godin, déplore quant à lui le fait que le budget ne propose rien de concret pour améliorer l'accès des Québécois à un médecin de famille et aux soins de première ligne.

Superinfirmières

L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) se réjouit quant à lui du fait que le gouvernement s'engage à assurer «le soutien à la formation et au développement de la profession d'infirmière spécialisée de même qu'à son intégration dans le milieu clinique». L'OIIQ réclamait depuis des années l'intégration accélérée de ces infirmières praticiennes spécialisées dans le réseau.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) n'est pas aussi optimiste. Sa présidente, Régine Laurent, juge insidieux le fait que le financement des superinfirmières passe par le nouveau Fonds pour le financement des établissements de santé au lieu de se faire directement.

Quant à la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), elle déplore qu'on injecte à peine 50 millions d'argent frais dans l'éducation, une somme qui ira seulement à des mesures «déjà annoncées». «Le budget montre que l'éducation n'est pas une priorité, ici», a dit le président de la FAE, Pierre St-Germain.