Quatre Hongrois, deux Japonais et un Russe ont profité des Jeux olympiques de Vancouver pour demander l'asile au Canada.

Ces sept personnes étaient venues assister aux épreuves sportives, explique-t-on au bureau du ministre de l'Immigration, Jason Kenney. Mais elles ont préféré déchirer leur billet de retour - certaines dès la première semaine des Jeux.

 

Si l'on se fie aux statistiques, la plupart d'entre elles disparaîtront dans la nature avant que la Commission de l'immigration et du statut de réfugié se penche sur leur cas, ce qui prend environ 18 mois, voire quelques années si on y ajoute les délais d'appel en cas de refus.

«Il faut se demander quelle sorte de système nous avons pour que les citoyens d'une démocratie (comme le Japon, par exemple) prétendent être victimes de persécution dans leur pays pour pouvoir venir au Canada, a estimé hier le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, qui réagissait sur les ondes de CTV. Je pense que ça envoie le signal que les gens peuvent venir au Canada, faire une demande d'asile, recevoir tous les bénéfices de l'aide sociale, obtenir un permis de travail et demeurer ici, parfois pendant des années.»

«C'est une façon d'immigrer par la porte arrière, et c'est injuste pour tous les autres immigrants légaux qui veulent venir au Canada», a-t-il ajouté.

Pour le ministre Kenney, une seule conclusion s'impose: les formalités de demande d'asile doivent être revues et corrigées, ce qu'il entend faire très prochainement.

Disparus

En 2009, 1% seulement des 267 demandes d'asile en provenance de la Hongrie ont été acceptées. Or, dans 97% des cas, le demandeur s'est désisté ou la cause a été retirée.

Le gouvernement canadien n'a souvent aucun moyen de savoir si ces ex-demandeurs d'asile sont simplement retournés dans leur pays d'origine ou s'ils travaillent au noir au Canada. «Dans certains cas, ils sortent de l'écran radar. Ils disparaissent. Dans d'autres cas, les autorités tentent de les expulser, a souligné le ministre Kenney. Mais si la majorité d'entre eux finissent par retirer leur demande d'asile, c'est admettre qu'ils n'avaient pas réellement besoin de protection.»

La Hongrie est en voie de devenir la plus grande source de demandes d'asile au Canada. L'an dernier, 200 Hongrois entraient chaque mois au pays par cette porte. La majorité d'entre eux sont des Roms, a concédé le ministre Kenney, mais il ajoute: «Il n'existe pas de preuve qu'ils sont persécutés dans leur pays.»

En 2009, le Canada a obligé les visiteurs en provenance du Mexique et de la République tchèque à se procurer un visa pour entrer au pays, justement pour limiter le nombre de voyageurs qui demandent le statut de réfugié une fois en sol canadien.

L'attaché de presse du ministre Kenney, Alykhan Velshi, précise que les demandes d'asile pourraient se multiplier dans les prochains jours, maintenant que les Jeux olympiques sont terminés. «Historiquement, chaque fois qu'il y a de grandes compétitions sportives internationales au Canada, on a toujours des demandes d'asile.»