Six mois après la conclusion de l'enquête sur la crise de la listériose, le gouvernement fédéral n'a toujours pas apporté les changements recommandés, ont déploré mercredi les inspecteurs en alimentation et un groupe de consommateurs.

Option consommateurs, le plus important regroupement du genre au pays, et le syndicat qui représente les inspecteurs ont déclaré que le gouvernement tardait à se conformer aux principales recommandations formulées dans le cadre de l'investigation spéciale sur la viande avariée.

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Gerry Ritz, a toutefois réfuté cette accusation, soutenant que le gouvernement avait au contraire réagi rapidement à la suite de la publication du rapport de l'enquête et qu'il avait immédiatement mis en place les 57 mesures qui y étaient proposées.

L'éclosion de cas de listériose en 2008, qui avait été attribuée à de la viande froide contaminée provenant d'une usine de Maple Leaf à Toronto, avait fait 22 morts et plusieurs malades.

Chargée d'enquêter sur l'affaire, Sheila Weatherill avait notamment découvert que les inspecteurs étaient débordés, que le système d'inspection comportait de nombreuses lacunes et qu'il n'avait jamais été correctement évalué.

A ce sujet, M. Ritz a assuré que le gouvernement avait depuis donné plus de ressources à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, envoyé davantage d'inspecteurs sur le terrain et investi 75 millions $ pour améliorer le système de sécurité sanitaire des aliments du Canada.

Bob Kingston, président du Syndicat de l'agriculture à l'Alliance de la fonction publique du Canada, a néanmoins accusé le gouvernement fédéral de manquer de volonté politique et de ne pas avoir un réel désir d'amélioration.

La responsable du bureau d'Ottawa pour Option consommateurs, Anu Bose, a pour sa part indiqué que la crise avait ébranlé la confiance de la population concernant la sécurité des aliments et que l'inaction du gouvernement n'arrangerait pas les choses.