Des consultants indépendants ont conseillé au ministère fédéral des Transports de revoir de fond en comble sa liste d'interdiction de vol.

Ces consultants, embauchés par le ministère, ont conclu que Hani Al Telbani n'aurait jamais dû être empêché de prendre l'avion. Dans une évaluation cinglante de la liste d'interdiction de vol, connue sous le nom de Programme de protection des passagers, les conseillers indépendants en sécurité Allan Fenske et Wendy Sutton ont recommandé à l'organisme fédéral de retirer du registre le nom de cet étudiant montréalais.

Le rapport a été commandé par le Bureau de réexamen de Transports Canada, lequel examine les plaintes déposées par des personnes qui se sont vu refuser le droit de prendre l'avion parce que leur nom figurait sur la liste d'interdiction de vol.

Bien qu'il ait été terminé en octobre 2008, le rapport n'a été dévoilé que récemment, par la Cour fédérale, où M. Al Telbani a déposé une poursuite contre le gouvernement.

Entrée en vigueur en juin 2007, la liste d'interdiction de vol a été mise sur pied pour empêcher des personnes considérées comme une menace à la sécurité aérienne de prendre un avion en partance ou à destination du Canada.

Le rapport des consultants recommande à Transports Canada de revoir la manière dont sont choisis les noms figurant sur la liste d'interdiction de vol. Le document pourrait avoir d'importantes répercussions non seulement pour le cas de Hani Al Telbani, mais également pour le Programme de protection des passagers.

Le 4 juin 2008, M. Al Telbani, un résidant de Longueuil âgé de 27 ans, n'a pas pu embarquer dans l'avion d'Air Canada qui devait l'amener de Montréal à Riyad, en Arabie saoudite, via Londres.

Quelques jours plus tard, cet étudiant de deuxième cycle en sécurité des systèmes d'information de l'université Concordia a déposé une plainte au Bureau de réexamen de Transports Canada et une poursuite en Cour fédérale, faisait valoir que le Programme de protection des passagers avait violé des droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés.

Hani Al Telbani est la seule personne connue du public à avoir été interdite de vol en raison de la liste du Programme de protection des passagers.

Les consultants ont notamment trouvé que le sous-ministre des Transports, qui est responsable pour les noms figurant dans la liste d'interdiction de vol, n'avait pas reçu les informations requises pour placer le nom de M. Al Telbani dans le registre en raison de graves défaillances avec le dossier.