La température maussade qui a gâché le dernier été est le phénomène météorologique le plus marquant de 2009, selon un palmarès dévoilé hier par Environnement Canada.

L'organisme fédéral a présenté hier les 10 phénomènes naturels qui ont le plus marqué le Canada dans la dernière année. Ses experts ont tenu compte de leur incidence sur le quotidien des Canadiens, de l'étendue de la région qu'ils ont touchée, de leur impact sur l'économie et de leur importance médiatique.

Le palmarès comprend un épisode de grêle qui a causé pour 500 millions de dollars de dommages dans différentes régions de l'Alberta, le froid et la sécheresse qui ont provoqué une baisse de 20% des récoltes dans les Prairies ainsi que la trentaine de tornades qui ont balayé l'Ontario, faisant quatre morts.

Mais le temps maussade observé en été est sans contredit ce qui a touché le plus grand nombre de Canadiens. Trop chaude dans l'Ouest, la saison a été marquée par le temps maussade dans l'Est.

Les causes profondes du phénomène ne sont pas claires, affirme le météorologue René Héroux, d'Environnement Canada. On sait toutefois que le jeu des courants d'air en altitude a amené une dépression à rester figée pendant plusieurs semaines au-dessus de l'est du pays.

«C'est lié à tout ce qui se passe ailleurs dans le monde et ça a fait en sorte que, pendant un mois, on a eu un système plus ou moins stationnaire qui amenait ce genre de conditions», explique-t-il.

Résultat : le mois de juillet a été le moins ensoleillé depuis qu'Environnement Canada tient ses statistiques. Le soleil n'a brillé que pendant 212 heures sur Montréal, 19 heures de moins que le précédent record.

Au Québec

Environnement Canada a également dressé la liste des phénomènes les plus marquants au Québec dans la dernière année. Selon M. Héroux, la tornade qui a ravagé Mont-Laurier se classe au premier rang.

En quelques minutes, le 4 août, la tornade de force F2 (sur une échelle de 5) a balayé la petite ville des Laurentides avec des vents de 180 à 250 km/h. Des dizaines de maisons ont été détruites et les dommages ont été évalués à plus de 6 millions.

Pour M. Héroux, une tornade d'une telle force est très rare au Québec.

«Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu une tornade de cette envergure», a-t-il indiqué.

Changements climatiques

La principale caractéristique du climat canadien est sa variabilité, affirme M. Héroux, mais ce trait a été poussé à l'extrême au cours des derniers mois. Le météorologue estime que les changements climatiques y sont probablement pour quelque chose.

«On ne peut pas dire que chaque incident est lié aux changements climatiques, a-t-il indiqué. Par contre, c'est cohérent avec cette théorie. Pour l'avenir, si l'on observe la tendance des dernières années, qu'il y a une recrudescence des phénomènes extrêmes, c'est tout à fait cohérent avec la théorie des changements climatiques.»