1934: obligation d'enregistrer toutes les armes de poing.

1951: mise sur pied d'un registre pour les armes à feu à «autorisation restreinte», une définition qui regroupe notamment les armes de poing et les armes semi-automatiques à canon court.

1968: établissement des trois classes d'armes qui sont encore utilisées: sans restriction, à autorisation restreinte et les armes prohibées, comme les armes automatiques et les carabines tronquées.

 

1977: dans la foulée de l'abolition de la peine de mort, mise sur pied d'un système de permis, appelé «Autorisation d'acquisition d'armes à feu», accordé essentiellement à ceux qui n'ont pas de casier judiciaire ou qui ne souffrent pas de troubles mentaux. Deux répondants doivent se porter garants du demandeur. L'AAAF permet d'acquérir un nombre illimité d'armes sans restriction comme les fusils de chasse. Pour les armes à autorisation restreinte comme les armes de poing, elle n'est accordée qu'à certaines personnes, comme les policiers ou ceux qui peuvent prouver que leur vie est en danger. On ne peut plus acquérir d'armes prohibées, mais ceux qui en possèdent déjà bénéficient d'un droit acquis.

1991: resserrement des conditions d'acquisition de l'AAAF. On ajoute une formation obligatoire sur le maniement des armes, un questionnaire plus détaillé et une photo. Jusque-là, environ 1 million d'armes restreintes étaient enregistrées. Seulement un tiers des propriétaires d'armes à feu de tous genres avaient leur AAAF.

1995: Sept ans après la tuerie de Polytechnique et avec l'appui d'une large coalition de groupes, le gouvernement Chrétien adopte la Loi sur les armes à feu. Elle introduit de nouveaux permis renouvelables aux cinq ans, met sur pied un registre national à partir de 1998 et, surtout, oblige l'enregistrement de TOUTES les armes, y compris les armes de chasse. On évalue alors leur nombre à 8 millions, et le coût d'implantation à 2 millions: 119 millions de dollars investis par le gouvernement, dont on déduit les 117 millions provenant de l'achat de certificats d'enregistrement.

2002: Un rapport de la vérificatrice générale met en lumière les nombreux cafouillages qui entourent la mise sur pied du registre, qui a finalement coûté 688 millions aux contribuables. En 2006, il est évalué à près de 1 milliard. Aujourd'hui, on estime qu'il aura coûté près de 2 milliards depuis sa création en 1998. Il a permis d'enregistrer, en date de septembre 2009, 1,8 million de propriétaires et 7,5 millions d'armes, dont l'écrasante majorité, 89%, sont des armes sans restriction.

2006: Nouvellement élus, les conservateurs accordent une amnistie générale d'un an aux propriétaires qui n'ont pas enregistré leur arme à feu. On accorde une amnistie semblable à ceux dont le permis arrive à échéance au bout de cinq ans et qui ne le renouvellent pas. L'amnistie a été renouvelée chaque année et est présentement valide jusqu'en mai 2010. Résultat: près du tiers des permis échus en 2009 n'ont pas été renouvelés, selon les statistiques les plus récentes de la GRC. Aucune évaluation rigoureuse n'a été faite sur le nombre d'armes en circulation qui ne sont pas enregistrées.