La présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) est d'avis qu'il faut faire davantage pour enrayer la violence envers les femmes, et l'un de ces gestes est le maintien du registre des armes à feu.

Alexa Conradi a admis lundi qu'elle n'avait pas été surprise de voir le Parti conservateur déposer un projet de loi au Parlement, au début de novembre, pour exclure les armes à épaule du registre fédéral.

«Ce qui est étonnant, c'est le manque de leadership de la part du NPD et des libéraux, qui ont permis un deuxième vote qui pourrait mener à l'élimination du registre des armes à feu», a-t-elle affirmé.

Mme Conradi assistait lundi au lancement du programme d'activités de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) visant à commémorer le 20e anniversaire de la tuerie à Ecole polytechnique de l'Université de Montréal, où 14 jeunes femmes avaient été abattues par Marc Lépine le 6 décembre 1989.

Les parents de ces victimes ont souvent dit du registre qu'il était l'héritage qu'avaient laissé leurs filles, parce que plusieurs familles ont contribué à le créer.

Or, selon Mme Conradi, le registre réunit des informations d'une importance capitale pour les policiers relativement aux détenteurs d'armes à feu.

Afin de commémorer les 20 ans du drame d'Ecole polytechnique, la pire tuerie du genre au Canada, la FFQ tiendra un rassemblement, le 6 décembre.

«Nous avons certainement réalisé d'importants progrès en matière de loi, d'information au public et du rôle que joue la police lors d'épisodes de violence conjugale», a fait remarquer Mme Conradi, tout en ajoutant qu'il reste du travail à accomplir.

Ecole polytechnique organisera trois événements publics, de même qu'un service commémoratif qui sera réservé aux membres du personnel, aux diplômés, aux survivants et aux familles des victimes.

Dans le cadre des événements accessibles au grand public, on remettra des rubans blancs - symbole de l'opposition à la violence - et décernera une bourse d'études postdoctorales pour mener une analyse statistique sur les violences faites aux femmes.

«La tragédie du 6 décembre restera à jamais gravée dans les annales de l'Université de Montréal, a rappelé le recteur de l'université, Luc Vinet. Les rubans blancs que nous portons tous les ans démontrent à quel point, 20 ans plus tard, nous n'avons toujours pas oublié, et prouvent toute la compassion que nous gardons pour les familles et les amies de ces merveilleuses femmes assassinées.»

L'Université du Québec à Montréal sera notamment l'hôte d'un colloque international sur la violence faite aux femmes, d'une exposition thématique et d'une exposition d'arts visuels.