Près de 250 Congolais ont demandé asile au Canada au cours de l'année. Ils tentent de fuir leur pays, la République démocratique du Congo (RDC), miné par une guerre que certains ont qualifiée de génocide silencieux.

Violences interethniques, viols, massacres. La RDC vit l'une des crises humanitaires les plus meurtrières au monde. Ce pays d'Afrique centrale présidé par Joseph Kabila a connu de nombreux conflits opposant pouvoir politique et forces rebelles. Plusieurs millions de personnes sont mortes au cours d'affrontements. L'organisme International Crisis Group rapporte que plus de 1000 personnes meurent, chaque année, pour des raisons liées au conflit, telles que les maladies ou la malnutrition.

Instabilité politique

La première guerre marquante se déroule de 1996 à 1997, la seconde de 1998 à 2003. Puis débute la très violente guerre du Kivu en 2004, opposant les forces régulières de l'armée de la RDC au Congrès national pour la défense du peuple, du chef rebelle Laurent Nkunda.

Depuis l'accession de ce pays colonisé par les Belges à l'indépendance, en juin 1960, l'instabilité politique règne.

Le premier chef de l'État, Joseph Kasa-Vubu, et le premier ministre, Patrice Lumumba, entrent rapidement en conflit. Le général Mobutu fomente un coup d'État et prend le pouvoir par les armes en 1965. Débute alors une longue crise de légitimité à la tête du pays.

Mobutu, qui s'autoproclamera président à vie, gouverne d'une main de fer. La RDC connaîtra trois décennies de dictature. Trois décennies de crise économique et sociale.

La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, fragilise les régimes autoritaires sur le continent africain. Le 24 avril 1990, Mobutu est contraint d'accepter la démocratisation du pays.

Mais cette démocratisation replonge le pays dans le chaos durant sept ans.

Laurent-Désiré Kabila étant soutenu par la population, l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre et les forces armées zaïroises marchent sur Kinshasa le 17 mai 1997.

Le président Mobutu est destitué et Kabila devient président. Le Zaïre reprend le nom de RDC, abandonné en 1971. Mais les finances publiques sont exsangues, le réseau routier n'est pas entretenu, la dette publique atteint des sommets.

Le calme ne dure pas. Bientôt, Laurent-Désiré Kabila doit affronter une nouvelle rébellion armée. Le 16 janvier 2001, il est assassiné. Son fils Joseph lui succède. Le nouveau chef d'État dit miser sur la réunification du pays. Il est élu au suffrage universel direct en 2006 et accepte un gouvernement de coalition. Mais en RDC, les combats ne connaissent que de courts moments de répit.