Les banques alimentaires sont les premiers témoins de la pauvreté et de sa triste évolution. Le bilan qu'elles dressent, à la fin de cette année, confirme une importante hausse des demandes d'aide dans tout le pays.

Inévitablement, la récession a forcé plusieurs Canadiens à franchir pour la première fois la porte d'une banque alimentaire. Un peu plus de 9% des gens qui sont allés chercher leurs provisions dans un organisme étaient de nouveaux bénéficiaires. La moitié d'entre eux avaient une famille et des enfants, révèle le Bilan faim de Banques alimentaires Canada, qui nous apprend que l'Alberta est la province la plus durement touchée. Les demandes d'aide alimentaire y ont augmenté de 61%. Dans l'ensemble du pays, l'augmentation moyenne est de 18%.

Ce bilan confirme ce que Moisson Montréal a annoncé la semaine dernière dans son propre état de la situation: la récession a vidé bien des frigos canadiens. Et si les demandes d'aide sont plus nombreuses, les offres, elles, le sont moins. En 2009, Moisson Montréal a aidé plus d'organismes qui offrent un service régulier de distribution alimentaire, mais il a aussi dû augmenter son aide aux organismes qui font du dépannage d'urgence puisque plus de gens se sont présentés complètement démunis.

La moitié des habitués des banques alimentaires reçoivent de l'aide sociale. Toutefois, la proportion de salariés qui utilisent les banques continue de grimper. Elle est passée de 10% en 2008 à 15% cette année. Moisson Montréal et les banques alimentaires comptent sur la générosité associée au temps des Fêtes et sur la populaire guignolée pour se renflouer.