Les 2700 âmes de Lebel-sur-Quévillon s'accrochent à la réouverture de la mine Langlois, propriété de la société Ressources Breakwater. «On va faire des annonces bientôt, a indiqué à La Presse le maire de la municipalité, Gérald Lemoyne. On travaille avec l'entreprise afin de l'aider à repartir et faire des travaux de diversification.»

Les temps sont durs, à Lebel-sur-Quévillon, depuis la fermeture de l'usine de pâte et papier de Domtar. La mine Langlois avait permis à quelques travailleurs forestiers de changer de métier en leur offrant des cours. Mais l'effondrement du prix du zinc a forcé sa fermeture temporaire, en novembre 2008.

 

«Les mineurs sont des gens qui aiment leur métier», souligne le maire. Mais devenir mineur du jour au lendemain, ce n'est pas évident. «Travailler dans une usine de papier et dans une mine, ce n'est pas la même chose. Nous, nous sommes des gars de nature et des gars de bois.»

Le maire est attablé dans un casse-croûte pour déjeuner. L'homme assis à ses côtés, Serge Dubuc, a tenté l'expérience de la mine. «J'ai une maison, il faut la payer, dit-il. Sous terre, on ne voit jamais la lumière. C'est plus dur physiquement. Il y a de la poussière, de l'eau. C'est humide...»

Les entreprises minières sont quant à elles aux prises avec les aléas du marché du prix des métaux. Si la mine Langlois rouvre, c'est parce que le prix du zinc a remonté. «On sait que la mine est encore bonne pour 15 ans», fait valoir le maire.

Le prix de l'or est aussi en hausse. C'est pourquoi l'entreprise Ressources Metanor a relancé la mine du lac Bachelor, où trois mineurs sont morts il y a quelques jours; elle avait été abandonnée il y a plusieurs années.

L'Abitibi a besoin de ses ressources naturelles pour survivre, ont fait valoir beaucoup de gens de la région. «Ici, c'est une région de mines et de forêts, mais la forêt n'existe plus. Il reste juste des arbres de la grosseur de ma tasse, lance Rémi Richard, un employé du Café Folie à Val-d'Or. L'industrie minière: oui, il s'est fait des conneries dans le passé mais, dans le temps, il n'y avait pas de règlements sur l'environnement. Sans les mines, Val-d'Or n'existerait pas.»