Le mythe voulant que certains terroristes liés aux attentats du 11 septembre 2001 soient entrés aux Etats-Unis en passant par le Canada ne semble pas avoir perdu de sa popularité, particulièrement au sein de la population canadienne.

Un sondage La Presse Canadienne - Harris-Decima réalisé cet été dans les deux pays révèle en effet que 29 pour cent des Canadiens interrogés croient que quelques-uns des responsables des attaques arrivées il y a huit ans étaient venus du Canada, contre 19 pour cent des Américains.

De quoi contredire la croyance populaire canadienne qui met la survie du mythe sur le compte de l'ignorance de la population américaine.

Le sondage a par ailleurs permis de découvrir que 50 pour cent des Américains interrogés ignoraient toujours comment les terroristes sont entrés aux Etats-Unis avant la tragédie du 11 septembre 2001.

Ces données ont surpris le vice-président senior de Harris-Decima, Jeff Walker, qui croyait que plus d'un Américain sur deux avait une opinion sur la question.

Mais le sondage révèle aussi que les Américains ont encore des doutes vis-à-vis la sécurité à la frontière canadienne. En fait trois répondants sur quatre originaires des Etats-Unis affichent certaines craintes face à la possibilité que des terroristes entrent aux Etats-Unis via le Canada. Quatre Américains sur dix ayant participé au sondage se sont dits très inquiets.

Les résultats de cette enquête publique surgissent à quelques heures de la rencontre entre Stephen Harper et Barack Obama qui aura lieu ce mercredi à la Maison-Blanche. Durant cette visite, on s'attend à ce que la sécurité aux frontières fasse l'objet de discussions entre les deux chefs d'Etat.

Selon Chris Sands, un spécialiste des relations canado-américaines de l'Hudson Institute à Washington, M. Harper pourrait être tenté de parler de la diminution du tourisme transfrontalier depuis l'instauration de nouvelles exigences relatives aux passeports, le 1er juin dernier.

Par exemple, souligne M. Sands, le premier ministre canadien pourrait vouloir trouver des solutions pour améliorer la situation, sans pour autant donner l'impression d'appuyer le bouton de panique.

Mais M. Sands doute que le premier ministre canadien ait besoin d'aborder la question du mythe des attaques du 11 septembre avec son homologue américain, et ajoute que M. Obama compte peu d'éléments contentieux face au Canada.

M. Sands voit plutôt cette réunion comme une courtoisie de M. Obama envers M. Harper, et celui-ci tentera de démontrer, alors que des élections fédérales canadiennes se profilent à l'horizon, qu'il sait bien gérer ses relations avec son puissant voisin.

Le sondage La Presse Canadienne - Harris-Decima a été effectué auprès de 1000 Canadiens et de 1000 Américains. La marge d'erreur est de 3,1 pour cent, 19 fois sur 20.