La lecture du manifeste du Front de libération du Québec, considéré par certains comme une «apologie du terrorisme», lors d'un rassemblement public samedi et dimanche à Québec, s'est déroulée finalement dans le calme.

Selon les organisateurs du Moulin à paroles, un rassemblement devant marquer le 250e anniversaire de la bataille des plaines d'Abraham, plus de 2 500 personnes ont assisté à l'événement. Le manifeste du FLQ a été lu pour la première fois sur Radio-Canada le 8 octobre 1970, les autorités satisfaisant ainsi une demande de ce groupe radical de gauche qui menaçait d'assassiner un diplomate britannique otage, James Richard Cross. Ce dernier a finalement été libéré, mais un ministre québécois, Pierre Laporte, enlevé quelques jours plus tard, est mort aux mains du FLQ.

Le chanteur québécois d'origine haïtienne Luck Mervil a lu samedi le texte du FLQ.

Au total, 140 textes rappelant des moments importants de l'histoire de la province francophone ont été lus par des artistes et des personnalités politiques.

«C'est une prodigieuse leçon d'histoire», a dit à Radio-Canada l'ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, qui participait à l'événement.

«Ça fait une effervescence intellectuelle et affective qui est bonne pour tout le monde, qu'on soit (partisan) d'une idée ou d'une autre», a-t-il ajouté.

Un ministre fédéral, Sam Hamad, avait accusé les promoteurs de l'événement de «faire l'apologie de la haine et du terrorisme», tandis que le premier ministre du Québec Jean Charest a choisi de ne pas être associé à une initiative qui «divise les Québécois».

La bataille des plaines d'Abraham a été remportée par les Britanniques. Elle a entraîné la fin du régime colonial français et le rattachement de la Nouvelle-France à l'Empire britannique.

Un descendant du général britannique Wolfe et un descendant du général français de Montcalm, qui se sont affrontés sur les plaines d'Abraham et y ont trouvé la mort, étaient également présents pour lire des textes.

Tant Ottawa que Québec ont retiré leur financement au Moulin à paroles. L'organisation a lancé sur Internet un appel aux dons privés et s'est félicitée de la réaction du public.