Fini la période de grâce. Après trois mois de rodage, les policiers québécois ont cessé ce matin de distribuer de simples avertissements aux automobilistes pris par l'un des 15 radars photo installés dans la province. À partir de maintenant, les délinquants recevront par la poste de vraies contraventions, payables en argent bien réel.

À S.O.S. Ticket, firme montréalaise spécialisée dans la contestation de contraventions, on attend de pied ferme les premières contraventions délivrées par ces «policiers robots». «Nous avons des techniciens qui ont étudié le fonctionnement de ces systèmes. Nous attendons juste que ça nous tombe dessus pour mettre leur fiabilité à l'épreuve (devant les tribunaux)», affirme Alfredo Munoz, le président de la firme.

 

Pour l'heure, une quinzaine de ces appareils ont été installés à des endroits stratégiques, dans la grande région montréalaise, en Montérégie et dans Chaudière-Appalaches. Certains de ces appareils sont fixes et surveillent les véhicules qui brûlent un feu rouge ou qui commettent des excès de vitesse. Les autres, qui sont mobiles, sont installés à bord de camionnettes et surveillent exclusivement les excès de vitesse. Les conducteurs qui se font pincer par ces appareils peuvent les reconnaître au puissant flash lumineux qu'ils émettent pour éclairer la plaque d'immatriculation qu'ils photographient.

Hier matin, rue Notre-Dame, à Montréal, la Sûreté du Québec terminait d'ailleurs une séance de formation auprès d'opérateurs de ces systèmes. «Il y a eu une première séance de formation avant de démarrer le projet; maintenant, nous procédons à une formation d'ajustement», a indiqué le sergent Éric Ouellet, responsable des opérations mobiles de surveillance à la SQ. Au total, les policiers chargés des radars photo ont reçu quatre jours de formation.

 

Depuis le début du projet pilote, il y a trois mois, les corps policiers participants ont envoyé un total de 11 274 lettres d'avertissement à des conducteurs, soit pour excès de vitesse, soit pour avoir brûlé un feu rouge.

Même s'il est encore trop tôt pour tirer les conclusions définitives du projet pilote, le ministère des Transports estime que les excès de vitesse ont diminué de 44% dans les zones où ont été installés les radars photo. Les grands excès de vitesse (40 km/h de plus que la limite permise dans une zone de 60 km/h, et 60 km/h de plus dans une zone de 100) ont quant à eux diminué de 94%, et le non-respect de feux rouges a diminué de 77%.

Dans tous les cas, la présence d'un radar photo ou d'un appareil de surveillance aux feux rouges est clairement indiquée par une série de panneaux routiers. Le ministère des Transports et les corps policiers refusent cependant de dévoiler quel sera leur degré de tolérance pour les excès de vitesse captés par les radars photo. Certains pays, comme l'Allemagne et l'Australie, reconnaissent publiquement qu'ils règlent les appareils pour qu'ils tolèrent une vitesse de près de 5 km/h supérieure à la limite permise. En France, on ne tolère aucun excès.

Le projet pilote prendra fin dans 18 mois. Au terme des essais, ce sera aux élus de l'Assemblée nationale de se prononcer sur la pertinence de garder ou non ces appareils sur nos routes.

Pour obtenir plus d'information au sujet des radars photo et des appareils de surveillance aux feux rouges, les automobilistes sont invités à consulter le site web mis sur pied par le ministère des Transports: objectifsecurite.gouv.qc.ca.

Source: Transports Québec

Des radars photo seront installés aux feux rouges et sur d'autres points fixes de la ville, tandis qu'un radar mobile sillonnera la rue Notre-Dame Est.