La décision d'imposer un visa aux visiteurs en provenance du Mexique et de la République tchèque se traduit par une augmentation des demandes de citoyens et de membres de l'industrie touristique adressées aux députés fédéraux.

Le porte-parole du Bloc québécois en matière de citoyenneté et d'immigration, Thierry St-Cyr, soutient que l'imposition de cette obligation entraîne des procédures complexes et nuit à l'industrie touristique.

«C'est une mesure qui vient complexifier grandement les choses. Nous traversons une année difficile, nous n'avions pas besoin de ça, en plus», lance le critique bloquiste.

Il n'hésite pas à qualifier «d'anarchique» la gestion des demandes de visas et précise que plusieurs bureaux de députés ont été contactés par des citoyens avides d'informations et de précisions. Il dit avoir dû aider plusieurs personnes dans leurs démarches auprès des ambassades.

Depuis le 13 juillet, les voyageurs du Mexique et de la République tchèque souhaitant séjourner au Canada doivent préalablement obtenir un visa d'une ambassade canadienne.

Pour justifier ce changement, Ottawa disait avoir choisi de resserrer les exigences pour les touristes mexicains et tchèques pour juguler les demandes de statut de réfugié, qui se sont multipliées au cours des derniers mois et menaceraient de faire imploser le système.

Rapidement, la décision a été décriée par l'industrie touristique.

Le gouvernement de Jean Charest s'est aussi dit irrité par cette décision d'Ottawa. Le 24 juillet, quatre ministres québécois envoyaient une lettre au ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney. Cette missive faisait état des craintes appréhendées pour les secteurs québécois qui réalisent des échanges réguliers avec le Mexique. La possibilité que subsiste un malaise politique avec ce partenaire de l'Alena était également évoquée.

Le Bloc québécois considère que cette procédure, décrétée par le gouvernement conservateur, survient à un mauvais moment et vient soutirer au pays une position envieuse par rapport au territoire américain.

«C'est dommage, les Mexicains choisissaient justement le Québec et le Canada parce qu'ils n'avaient pas besoin de visas contrairement aux Etats-Unis. On vient de perdre un avantage pour des raisons bureaucratiques qui ne se justifient pas», indique Thierry St-Cyr.

Le porte-parole bloquiste maintient que cette décision ne règle pas le fond du problème et vise la mauvaise cible.

M. St-Cyr soutient que si les demandeurs d'asile obtenaient leur réponse en deux ou trois mois, plutôt qu'en deux ou trois ans, il y aurait sans doute moins d'abus. La difficulté ne tient donc pas, selon lui, à une demande trop importante, mais aux délais trop longs dans les procédures.

Il ajoute que la mesure n'aura pas que des incidences sur l'industrie touristique, mais qu'elle affectera également les relations diplomatiques avec ces pays.

«Le plus simple serait que cette mesure ne s'applique pas. Il doit certainement exister de meilleures façons d'arriver au même résultat, sans avoir à subir autant de dommages collatéraux», conclut-il.