Le gouvernement Charest est irrité par la décision d'Ottawa d'imposer un visa aux ressortissants mexicains et tchèques qui entrent au pays.

Québec n'avait pas fait grand cas de cette décision, mais a adressé, le 24 juillet dernier, au ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, une lettre démontrant clairement son déplaisir dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

La missive concède d'abord que le nombre de demandeurs d'asile a «des impacts considérables sur le système d'immigration», tout en rappelant que le Québec en a plus que sa juste part, puisqu'il en accueille 35 pour cent.

Signée par quatre ministres du gouvernement Charest, la lettre poursuit toutefois en affirmant que cette décision «aura des effets négatifs non négligeables sur les secteurs québécois qui réalisent des échanges régulier avec le Mexique (...) en plus de créer un malaise dans la relation politique avec ce partenaire de l'Alena».

Faisant référence au tourisme, les ministres québécois font valoir que «la réintroduction du visa obligatoire et ce, en pleine saison estivale, aura certainement un effet démobilisateur» sur les touristes mexicains. Ils soulignent également que «l'absence d'obligation de visa était un élément facilitateur pour la venue de gens d'affaires et d'investisseurs du Mexique.»

Ils demandent donc des mesures immédiates d'urgence pour atténuer l'impact de la décision, notamment l'ajout de ressources nécessaires au Mexique pour «faciliter et accélérer le traitement des demandes de visa». Ils réclament de plus une mesure transitoire pour dispenser de l'obligation de détenir un visa les personnes prenant part à un voyage déjà organisé.

La missive est signée par les ministres Yolande James, de l'Immigration, Pierre Arcand, des Relations internationales, Nicole Ménard, du Tourisme et Claude Béchard, des Affaires intergouvernementales canadiennes.