Entouré de débris dans la noirceur, l'homme d'affaires ontarien Edward Thiessen ne savait plus où il était, vendredi matin, après qu'une bombe eut explosé dans l'hôtel de Djakarta, en Indonésie, où il se trouvait.

Il était 7h45, et M. Thiessen se trouvait dans le hall du rez-de-chaussée de l'hôtel J.W. Marriott, s'entretenant avec quelques gens d'affaires.

L'homme d'affaires de St.Catharines, en Ontario, a raconté à CBC Newsworld qu'une explosion suivie d'un éclair de couleur orange l'avait projeté à reculons à l'autre bout de la pièce. La poussière et les débris qui tombaient l'empêchaient de voir quoi que ce soit.

«Il faisait très noir, j'étais assis par terre et je ne savais pas si l'immeuble ne venait tout simplement que de s'effondrer», a-t-il relaté depuis un hôpital de Djakarta. «Je me suis mis à penser à ma femme et à ma fille, et je me suis dit: «Mon Dieu, est-ce que je vais rester coincé assis dans un endroit perdu?'.»

Peu après, le système de gicleurs s'est déclenché, gardant la poussière au sol et améliorant la visibilité. M. Thiessen a par la suite été hospitalisé pour soigner ses brûlures et ses coupures.

Edward Thiessen est l'un des deux hommes d'affaires canadiens blessés lorsque des bombes ont éclaté dans deux hôtels, le J.W Marriott et le Ritz-Carlton voisin.

L'autre Canadien est Andrew Cobham, un cadre qui, lui aussi, était sur le point d'assister à une rencontre avec d'autres cadres étrangers vivant en Indonésie.

M. Cobham est un ancien membre des Forces armées canadiennes et il a travaillé pour l'ancien ministère fédéral des Communications avant de s'établir en Asie au début des années 1990. Il est actuellement vice-président de la Chambre de commerce Indonésie-Canada et est depuis longtemps conseiller en matière de télécommunications pour le gouvernement indonésien.

Les enquêteurs ont indiqué que les kamikazes, qui avaient réservé des chambres dans les hôtels, avaient fait entrer clandestinement des explosifs. Huit personnes sont mortes, et plus de 50 autres ont été blessées.

Edward Thiessen travaille dans les domaines de la production d'énergie électrique et du transport. Il vit à Djakarta depuis un an. Sa femme est demeurée à ses côtés à l'hôpital durant la majeure partie de la journée, avec leur fille de neuf ans.

M. Thiessen a dit qu'il avait été brûlé au premier degré au visage, et au second sur une main et une jambe. Il a aussi subi de nombreuses coupures et éraflures.

«Je suis reconnaissant d'être en bonne santé, et je suis sûr que je serai rétabli à 100 pour cent dans très peu de temps, a-t-il dit au réseau CBC. Je suis content d'être ici, un survivant.»