Une Montréalaise soutient qu'une douanière canadienne l'a forcée à se dévêtir pour voir si elle arborait un tatouage rose sur ses fesses, les autorités la confondant avec une présumée criminelle.

Sylvie Ménard, qui n'a jamais eu de démêlés avec la justice, revenait d'un voyage de plaisance au Mexique en avril. Elle ne s'attendait pas à vivre une telle expérience stressante et humiliante à l'aéroport.

La femme de 43 ans cherche toujours des explications. Elle a déposé des plaintes à l'ombudsman de la police et à l'Agence des services frontaliers du Canada.

Sylvie Ménard croit savoir qu'elle porte le même nom et est née le même jour qu'une femme recherchée par la police.

Un porte-parole de l'Agence des services frontaliers du Canada, Dominique McNeely, a dit ne pas pouvoir discuter des détails de l'affaire. Il a tout de même fait valoir que les autorités ne pouvaient pas laisser entrer au pays une personne sans être absolument sûres de son identité.

M. McNeely a soutenu que les voyageurs sont avisés de leur droit de parler à un superviseur avant d'être soumis à une fouille. Mais cela n'était pas clair pour Mme Ménard.

Mme Ménard a relaté qu'après avoir été questionnée par un agent des services frontaliers, elle a été amenée à l'écart pour des vérifications additionnelles. Ses valises ont été fouillées, et son nom a été passé dans le système informatique.

Par la suite, un agent lui a lu ses droits, l'a menottée et l'a amenée dans une cellule.

La Montréalaise s'est alors demandé si quelqu'un n'avait pas dissimulé de la drogue dans ses bagages.

«J'étais vraiment stressée, a-t-elle affirmé. J'ai cru que peut-être quelqu'un avait mis un truc dans mes valises.»

Elle a tenté d'expliquer aux autorités qu'il y avait erreur sur la personne, en vain. Mme Ménard n'était pas au bout de ses peines.

Une douanière lui a demandé d'enlever ses pantalons et de montrer son postérieur pour voir si elle arborait un tatouage rose. Il n'y avait rien, mais l'agente est revenue plus tard et l'a fait se dévêtir de nouveau pour évaluer si un tatouage avait pu être retiré au laser.

D'autres vérifications par ordinateur auraient démontré ensuite que le physique de la voyageuse ne s'apparentait pas à celui de la femme recherchée par la police.

Mme Ménard a indiqué qu'un policier lui avait suggéré de changer de nom pour éviter des confusions à l'avenir.

Le porte-parole de l'agence a fait valoir qu'environ 100 millions de personnes entrent au Canada chaque année, et que les cas d'erreur sur la personne sont plutôt rares. La plupart des problèmes sont réglés rapidement, a-t-il ajouté.

M. McNeely a aussi reconnu qu'un membre d'un corps policier concerné peut être appelé sur les lieux pour vérifier l'identité de l'individu.

Mme Ménard a dit croire qu'il y avait sûrement un moyen plus facile. Elle s'est étonnée que la confusion n'ait pas pu être dissipée par les informations disponibles aux autorités sur son passeport, son permis de conduire et sa carte d'assurance-maladie.