La surpopulation carcérale entraîne de graves problèmes de salubrité auxquels le ministère de la Sécurité publique tarde à s'attaquer.

«Il ne faudrait pas que la grippe porcine rentre là-dedans. Je peux vous dire que cela se propagerait assez vite», dit Suzanne Gravel, coordonnatrice du Groupe de défense des droits des détenus de Québec. «À Roberval, les gars font encore pipi dans des seaux la nuit, raconte-t-elle. Dans des lieux de réclusion, on parle même d'excréments sur les murs.»

«Les douches sont vraiment sales. Tu aimes mieux passer une semaine sans te laver que de te laver là-dedans, dit Patrick Samson, ex-détenu à Bordeaux et à la prison de Gatineau. J'ai attrapé des champignons dans le dos à cause de leurs coussins. C'est écoeurant. Le système de ventilation est plein de poussière. Le matin, quand tu te mouches, ça sort tout noir!»

 

Les prisons du Québec sont de véritables foyers d'infections et de parasites, a dénoncé l'an dernier la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain. À l'époque, elle avait réclamé l'adoption de mesures d'hygiène strictes. Mais, dans son dernier rapport, publié mardi, elle constate que le Ministère «tarde à entreprendre des actions significatives pour corriger cette lacune majeure».