Au terme d'une journée de discussions difficiles vendredi, le président du Conseil de presse du Québec, Raymond Corriveau, a remis sa démission.

M. Corriveau avait été nommé à la tête de l'organisme en juin 2004, après y avoir siégé comme représentant du public de 1996 à 2001.Cette démission vient d'affaiblir considérablement l'organisme, selon Marc-François Bernier de la Chaire de recherche en éthique du journalisme.

M. Bernier estime que cette nouvelle crise démontre que l'idée même du Conseil est une «bonne idée qui ne marche pas». Cet éclatement est imputable à l'absence de consensus entre les trois parties membres de l'organisme, soit les entreprises de presse, les journalistes et le public.

Dans sa réflexion, M. Bernier soutient que les entreprises adhèrent généralement au Conseil de presse pour se soustaire à une menace de réglementation des gouvernements et non dans un but de responsabilisation des médias. Une situation qui n'est pas propre au Québec quant à lui, mais qui fait en sorte de compromettre l'indépendance de ce type de tribunal d'honneur.

Professeur de journalisme à l'Université d'Ottawa, Marc-François Bernier est d'avis que le public peut difficilement se tourner vers le conseil en ce moment. Il ajoute que s'il avait lui-même une plainte à formuler, il se tournerait plutôt vers le tribunal des petites créances, comme l'ont fait deux Raëliens récemment, qui ont obtenu gain de cause contre Sun Media.