La secrétaire du département américain de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a dû une nouvelle fois clarifier ses déclarations sur les terroristes du 11 septembre 2001, lors de sa visite à Ottawa, hier.

Il y a quelques semaines, dans une entrevue à CBC, Mme Napolitano avait soulevé l'indignation de ce côté-ci de la frontière en affirmant à tort que les responsables des attentats du 11 septembre étaient venus du Canada.

 

Elle est depuis revenue sur ses paroles. Mais elle a été appelée à le faire à nouveau, hier, lors d'une conférence de presse au parlement, à l'occasion de sa première visite officielle dans la capitale canadienne. «Laissez-moi le dire encore une fois: nous savons et je sais que les terroristes du 11 septembre n'ont pas traversé la frontière canadienne. Je regrette que les médias canadiens ne semblent entendre que cela, une déclaration inexacte de ma part à ce sujet», a-t-elle dit.

Ce n'était pas la première fois que la secrétaire faisait sursauter les médias canadiens depuis sa nomination par le président américain Barack Obama. Elle a notamment soulevé des inquiétudes en commandant une étude des points faibles de la frontière canado-américaine, peu après son arrivée en poste.

Dans une entrevue accordée au Christian Science Monitor, la semaine dernière, cette ancienne gouverneure de l'Arizona a déclaré que sa visite à Ottawa se voulait une tentative d'aplanir des relations devenues cahoteuses avec les Canadiens, tout en se penchant sur des enjeux d'intérêt mutuel.

Nouvelle ère de collaboration

Le ministre de la Sécurité publique, Peter Van Loan, lui a facilité la tâche en faisant deux conférences de presse à ses côtés, au cours desquelles il a décrété une «nouvelle ère de collaboration» avec les États-Unis en matière de sécurité aux frontières et d'échanges commerciaux.

Le ministre et la secrétaire ont annoncé mardi à Detroit qu'ils comptaient rendre permanent le projet pilote Shiprider. Ce projet consiste en des patrouilles sur un même bateau d'agents canadiens et américains dans des eaux frontalières, comme certaines portions du fleuve Saint-Laurent, ce qui permet d'arrêter des malfaiteurs des deux côtés de la frontière.

Les deux politiciens sont toutefois restés vagues sur certaines de leurs intentions, comme la création d'un nouveau processus d'évaluation de la menace et des risques ainsi que de l'échange d'information entre les deux pays concernant la circulation des biens et des personnes.

Par ailleurs, le ministre Van Loan a désigné la cybersécurité comme une nouvelle forme de course aux armements pour le Canada comme pour les États-Unis, une image que Janet Napolitano n'a pas réfutée. Il a convenu que la Chine et la Russie, mais aussi des individus ou groupes d'intérêts étaient particulièrement actifs dans le domaine.

«Nous continuons à élaborer des systèmes de défense, et nous continuons à avoir du succès, mais c'est comme une course aux armements, nous nous améliorons, et ils s'améliorent», a-t-il dit.