Le Canada est montré du doigt dans un nouveau rapport sur les droits humains, notamment en ce qui a trait à son incapacité à protéger les fillettes et les femmes autochtones qui sont portées disparues ou tuées à un rythme alarmant au pays.

Le rapport annuel d'Amnistie Internationale blâme également le gouvernement de Stephen Harper pour son inaction dans le dossier des terres réclamées par les autochtones ainsi que pour avoir coupé les vivres des groupes de défense des droits des femmes.

Le rapport, qui évalue les droits humains dans 157 pays, reproche également au Canada son comportement avec les détenus en Afghanistan et son refus d'intervenir dans le dossier du Canadien toujours détenu dans une prison américaine à Guantanamo Bay, Omar Khadr.

L'utilisation du pistolet électrique Taser par la police est aussi critiquée. L'an dernier, au moins six Canadiens sont morts après avoir reçu des décharges électriques d'un de ces pistolets.

Selon le porte-parole de la branche canadienne d'Amnistie Internationale, Alex Neve, plusieurs personnes pourraient trouver dérangeant que le Canada soit réprimandé aux côtés de régimes irrespectueux des droits humains, comme la Chine, le Soudan ou la Colombie. Mais le rapport ne met pas le Canada dans la même catégorie, a-t-il insisté.

«Ce que cela démontre c'est qu'il y a de véritables enjeux et des sources de préoccupations concernant la protection des droits humains au Canada. Même si nous pouvons être fiers de plusieurs choses, nous sommes loin d'être parfaits», a affirmé M. Neve.

Sur le plan international, le rapport dénonce l'obsession des chefs d'Etat pour les enjeux économiques, qui, selon l'organisme, crée un climat propice à la multiplication des abus des droits humains.