La Sûreté du Québec a procédé à une perquisition ce matin aux bureaux de la Solim, le bras immobilier du Fonds de solidarité de la FTQ. L'escouade mixte sur les crimes économiques a aussi frappé à une caisse populaire en banlieue de Québec.

En tout, trois perquisitions ont été effectuées et huit personnes ont été rencontrées relativement à un dossier d'investissement où la Solim est venue chercher, en décembre dernier, 2,6 millions $ dans le compte bancaire d'une société, les Productions TIPI.

Les deux groupes s'entendaient conjointement pour construire une salle de spectacle permanente près de Québec.

C'est la quatrième fois en deux mois que la Sûreté du Québec se rend à la FTQ ou à une de ses constituantes pour aller chercher des dossiers d'investissements. Dans le dossier, le président de Productions TIPI, Laurent Gaudreau, l'ancien producteur d'Omerta, poursuit la Caisse populaire de Loretteville pour avoir laissé sortir les 2,6 millions $ que la Solim avait versé au compte pour le projet.

Pour le Fonds de solidarité, l'entente commerciale signée avec Desjardins le 12 décembre 2006, «permettait à Solim sur simple demande, de récupérer les sommes qui avaient été déposées temporairement et qui pouvaient être retirées en tout temps si le dossier ne se concrétisait pas, ce qui manifestement a été le cas». Or, selon les sources de La Presse chez Desjardins, la seule pièce qu'on retrouve au dossier démontre que les signatures de la Solim et de M. Gaudreau étaient toutes deux nécessaires pour retirer des fonds du comptes des Productions TIPI.

«Le promoteur a porté plainte à la police pour vraisemblablement mettre de la pression ce qui nous apparaît déplacé voire farfelu», affirme la porte-parole du Fonds de solidarité, Josée Lagacé. Pour la police, l'intervention d'aujourd'hui fait partie d'une enquête très large sur la pénétration du crime organisé dans l'économie.

Le président de la Solim, Guy Gionet, avait signé un bail de 15 ans avec la Société des équipements de plein air pour obtenir le terrain nécessaire au projet que la Solim juge toutefois «non viable». M. Gionet a dû quitter ses fonctions en début de semaine pour une autre controverse, l'achat par la Solim d'un bar de danseuses, conjointement avec un sympathisant des Hells Angels.

Dans le dossier des Productions TIPI, l'un des intermédiaires de la Solim était Denis Vicent, un homme d'affaire de Mauricie, pilote d'hélicoptère qui a aussi eu des contacts avec les motards dans la région de Trois-Rivières. M. Vincent avait d'autres projets avec la Solim, à Québec.

Marcel Champagne, le directeur général de la Caisse qui a autorisé le retrait des fonds de la Solim, a pris sa retraite quelques semaines seulement après avoir été nommé responsable régional. Il fait partie des huit personnes que la police a jugé nécessaire d'interroger.