Le ministre du Commerce international, Stockwell Day, confirme que le Canada a la ferme intention de traîner l'Union européenne devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester le projet de loi interdisant l'importation de produits dérivés du phoque adopté mardi par le Parlement européen.

De passage à Prague, où il doit participer demain au coup d'envoi des négociations entre le Canada et l'UE pour conclure un traité de libre-échange, le ministre Day a soutenu que cet embargo est totalement injustifié puisque les chasseurs canadiens suivent toutes pratiques internationales lorsqu'ils chassent le phoque.

Les parlementaires européens ont adopté le projet de loi par un vote de 550 contre 49 et 41 abstentions.

Le projet de loi interdit toute commercialisation ou importation des produits du phoque dans les 27 pays membres de l'UE dès 2010. Une dérogation est cependant prévue pour les produits du phoque issus de la chasse traditionnelle menée par les Inuits et d'autres communautés autochtones qui s'adonnent à cette activité pour leur subsistance.

«Cette décision pourrait constituer un coup dur pour cette industrie si elle n'est pas renversée», a dit d'emblée le ministre Day en point de presse à Prague.

Il a rappelé que cette décision doit maintenant être entérinée par la Commission européenne qui se prononcera à son tour sur cet embargo d'ici la fin juin.

«Nous avons la ferme intention de contester cette décision devant l'OMC parce que cette décision ne repose pas sur des faits. Le Canada suit les pratiques internationales en matière de chasse de phoque. Nous demandons à l'UE d'inclure une clause d'exemption qui reconnaît que le Canada suit les pratiques internationales», a dit M. Day.

Le ministre a rappelé que près de 6000 familles dépendent de cette industrie au Canada. Il a soutenu que cette décision ne devrait avoir aucune conséquence sur les négociations de libre-échange entre le Canada et l'UE qui doivent commencer officiellement aujourd'hui.

Le premier ministre Stephen Harper doit donner le coup d'envoi à ces négociations demain après avoir rencontré son homologue tchèque Mirek Topolanek, qui assume la présidence de l'UE.