L'Agence des services frontaliers du Canada compte réduire ses effectifs un peu partout au pays, a rapporté Radio-Canada vendredi soir.

Ainsi, les douaniers ne pourraient plus faire d'heures supplémentaires. En outre, des agents ne seront plus appelés en renfort lors des périodes de pointe pour éviter les engorgements aux douanes, comme c'était le cas jusqu'à tout récemment.

Déjà les effets se font sentir, selon le syndicat. «On n'a pas pu le mesurer, la saison estivale n'étant pas commencée, mais les fins de semaine, les agents nous ont rapporté que les temps d'attente étaient beaucoup plus longs», a soutenu Jean-Pierre Fortin, premier vice-président national du Syndicat des Douanes et Immigration. Selon lui, les compressions auront certainement des répercussions pendant l'été.

Toujours selon Radio-Canada, l'équipe spécialisée du poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle qui opérait l'appareil VACIS n'existerait plus. Le VACIS (Vehicle and Cargo Inspection System) est un appareil qui permet, grâce aux rayons gamma, de voir à l'intérieur des camions et d'intercepter tout chargement suspect. L'appareil n'a pas été mis au rancart, mais il ne sera plus utilisé sur une base quotidienne. Les douaniers de l'équipe ont quant à eux été affectés à d'autres tâches.

Les compressions entraîneront la fin des opérations, cet été, d'une équipe qui patrouillait sur la rivière Richelieu. Le cours d'eau donne accès au lac Champlain et ainsi aux États-Unis. La patrouille vérifiait les documents des plaisanciers qui entrent au Canada et les incitait à se présenter aux douanes canadiennes.

Pour le critique du Bloc québécois en matière de sécurité, Serge Ménard, le moment est mal choisi pour procéder à ces compressions: «On voit déjà qu'aux États-Unis, on met en doute notre efficacité aux frontières. Alors, couper aux frontières au moment, en plus, où on va avoir les Olympiques, ce n'est pas un bon moment».

L'Agence des services frontaliers a refusé d'accorder une entrevue à la caméra à Radio-Canada. Toutefois, un porte-parole de l'Agence a expliqué que celle-ci est à évaluer ses ressources pour une gestion plus efficace, sans pour autant chiffrer l'ampleur des compressions.