Plus de 10 000 manifestants tamouls ont envahi la colline du Parlement, mardi, pour appeler le gouvernement canadien à faire pression sur le Sri Lanka afin qu'il mette fin à l'assaut militaire qui déchire présentement le pays.

Les manifestants veulent que le Canada en fasse davantage pour forcer le gouvernement sri-lankais à mettre fin à son offensive contre le dernier bastion des Tigres Tamouls, le groupe de rebelles qui aurait tué des milliers de civils.

La lutte que se livrent le gouvernement et les Tigres Tamouls déchire le pays depuis une décennie. Le gouvernement srilankais a averti les rebelles cette semaine qu'un dernier assaut était désormais imminent.

Les membres de la communauté tamoule, qui se réunissent quotidiennement en plus petit groupe à Ottawa depuis maintenant deux semaines, demandent au gouvernement canadien d'imposer des sanctions économiques au gouvernement du Sri Lanka et d'expulser le haut commissaire de ce pays à Ottawa.

Brandissant des drapeaux canadiens et des pancartes, les militants n'avaient toutefois pas amené de drapeaux rouges à l'effigie des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (TLET), comme ils l'avaient fait dans les dernières semaines. Le groupe est considéré comme une organisation terroriste par le gouvernement canadien, et en évitant de faire flotter l'emblème des Tigres, les manifestants espéraient ainsi pouvoir convaincre les politiciens de venir s'adresser à la foule.

Les manifestants déplorent qu'un génocide est en cours au Sri Lanka.

L'armée sri-lankaise a indiqué qu'environ 35 000 civils ont fui la dernière partie de territoire contrôlée par les Tigres Tamouls. Du côté des Nations unies, on estime que 100 000 civils sont encore prisonniers de la zone de guerre, qui mesure à peine 20 kilomètres carrés, et qu'environ 4500 non-combattants ont été tués au cours des trois derniers mois.