Le Sommet des Amériques, dont plusieurs dirigeants craignaient l'échec à cause des relations tendues de Washington avec Cuba et le Venezuela, a été déclaré un succès dimanche. Le premier ministre canadien Stephen Harper et d'autres leaders ont rendu hommage au président des Etats-Unis, Barack Obama, pour sa contribution à cette réussite.

L'affrontement a été remplacé par le dialogue, s'est félicité M. Harper, au cours de la conférence de presse de clôture du sommet. Mais M. Harper a adopté une autre approche que celle de son homologue américain, brandissant plutôt le l'étendard du libre-échange chaque fois qu'il en a eu l'occasion.

Dans un effort pour amadouer les pays avec lesquels le Canada négocie, M. Harper a annoncé qu'il leur allouait 18 millions $ supplémentaire, en cinq ans, pour les aider, a-t-il dit, à «maximiser les avantages d'une augmentation du libre-échange et des investissements».

M. Harper tenait également un langage tout à fait différent de celui de M. Obama.

Là où le président américain, dans son discours enlevant de vendredi, conseillait aux pays de se méfier des étiquettes idéologiques telles que «capitaliste» ou «socialiste», M. Harper parlait d'«antagonistes», de «socialisme de la guerre froide» et de «nations voyous» en parlant du Venezuela et de Cuba, et se présentait comme un «conservateur anticommuniste», en entrevue au réseau américain de droite Fox News.

Selon certains observateurs, M. Harper a semblé mal interpréter le ton du sommet, où plusieurs pays, et non seulement les Etats supposés «voyous» comme le Venezuela et la Bolivie, sont confrontés à un fort ressac de leurs populations contre la libéralisation du commerce.