En plus de faire nombre de morts et de blessés, l'explosion d'EEI se traduit par la perte ou la réparation de plusieurs véhicules pour l'armée canadienne en Afghanistan.

Et c'est sans compter la nécessité pour les Forces armées de dépenser des dizaines de millions de dollars pour l'achat de nouveaux véhicules.

 

Dans un article publié le 23 février dernier, ruefrontenac.com, le journal en ligne des employés en lock-out du Journal de Montréal, indiquait que les bombes artisanales ont causé pour 10,7 millions de dollars en dommages à des véhicules au cours des deux dernières années.

Au total, 37 véhicules de type Nyala et blindé léger (VBL III) ont été endommagés au cours de cette période, ajoutaient les auteurs du texte.

Les Nyala sont de très lourds véhicules de transport achetés par le Canada en Afrique du Sud il y a plus de trois ans à un coût d'environ un million de dollars l'unité.

Depuis, les Forces ont dépensé 30 millions de dollars de plus pour l'achat d'un trio de véhicules américains (appelés Husky, Buffalo et Cougar) destinés à la détection, au transport et à la destruction des EEI.

Le Canada a aussi sorti des boules à mites de vieux tanks dont on voulait se débarrasser et a acheté d'autres chars en Europe, tous destinés au théâtre afghan. Encore là, la facture se compte en dizaines de millions de dollars.

Plusieurs des véhicules utilisés par les militaires en Afghanistan sont dotés d'un châssis en forme de V qui dirige le souffle d'une explosion vers les côtés. Cela réduit le choc sous le plancher et, par conséquent, la gravité des blessures. En contrepartie, les insurgés modifient constamment leurs tactiques et bricolent des EEI de plus en plus gros. Le nombre de morts et de blessés continue d'augmenter.

Les véhicules endommagés qui peuvent être réparés sont envoyés dans un atelier de General Dynamics à London, en Ontario.

Quant aux carcasses des véhicules trop démolis pour être réparés, elles sont envoyées à la base de Longue-Pointe, à Montréal, où elles sont analysées avec minutie afin de mieux comprendre les tactiques et les matériaux explosifs utilisés par les talibans.

 

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Des tours et des ballons pour détecter les EEI 

Les militaires canadiens s'apprêteraient à investir quelque 100 millions de dollars pour l'achat de tours de surveillance et de ballons téléguidés permettant de lutter contre les EEI en Afghanistan. Dans un cas comme dans l'autre, tours et ballons seraient dotés d'une multitude d'équipements de surveillance, dont des caméras, des senseurs, etc. Les ballons (aérostats) seraient principalement déployés autour des installations canadiennes à la base de l'aérodrome de Kandahar tandis que les tours de surveillance seraient érigées davantage dans les zones rurales, autour des bases d'opération avancées.

C'est le journaliste David Pugliese du quotidien The Ottawa Citizen qui avait dévoilé cette nouvelle en octobre 2008. Il en a fait une mise à jour, le 18 mars sur son blogue, indiquant que le ministère de la Défense était prêt à lancer les appels d'offres en ce sens. Les deux équipements ont l'avantage de pouvoir être déployés très rapidement. Les Américains utilisent déjà de tels tours et ballons, tant en Irak qu'en Afghanistan. 

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10,7 millions

En dollars, les dommages causés à des véhicules de l'armée canadienne par les bombes artisanales au cours des deux dernières années.

37

Nombre de véhicules de type Nyala et blindé léger (VBL III) endommagés. Leur coût : un million l'unité.

30 millions

En dollars, le coût de l'achat d'un trio de véhicules américains destinés à la détection, au transport et à la destruction des EEI.