La travailleuse humanitaire montréalaise Laura Archer, prise en otage, puis libérée dans la région du Darfour, au Soudan, s'est dite très heureuse d'être de retour à Montréal, mais surtout inquiète pour les Soudanais.

«Je veux dire merci beaucoup à tout le monde pour toute l'inquiétude et l'appui qui ont été exprimés à travers le Canada, dès le moment où l'enlèvement s'est produit», a-t-elle déclaré en anglais, samedi, en soirée, lors d'une conférence de presse tenue à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal.

Mme Archer n'a toutefois pas voulu parler longuement de son cas, préférant plutôt exprimer son inquiétude vis-à-vis de la situation dans laquelle se trouve la population du Soudan.

«Nous avons été kidnappés. Nous nous en sommes sortis. C'est fini. Et je suis très, très heureuse d'être de retour à la maison, saine et sauve.»

«Ma principale inquiétude ne concerne ni mes collègues ni moi, mais plutôt les gens qui sont restés au Darfour», a immédiatement poursuivi l'infirmière.

Mme Archer a expliqué qu'elle faisait partie de la seule organisation établie à Saraf Umra, et que plus de 5000 consultations y étaient effectuées chaque mois.

«Cette population ne reçoit plus de soins de santé», a-t-elle résumé.

Mme Archer a admis que son enlèvement avait été une expérience très effrayante. Elle n'a toutefois pas exclu la possibilité de travailler de nouveau avec Médecins sans frontières.

«Cet incident n'a pas altéré ma croyance à l'égard du travail humanitaire», a-t-elle assuré.

Ses parents n'étaient pas présents, mais la travailleuse humanitaire a fait savoir qu'elle avait l'intention de les revoir bientôt.

Pour l'instant, la travailleuse humanitaire a dit avoir un immense besoin de dormir. «Peut-être plus tard, serais-je en mesure de pouvoir parler d'avantage de cet événement.»

Après sa déclaration, Mme Archer s'est dirigée vers la sortie de l'aéroport en compagnie de représentants de la Gendarmerie royale du Canada et de son petit ami, Carlos Bernaquez.

Laura Archer, originaire de l'Ile-du-Prince-Edouard, et trois autres travailleurs humanitaires liés à Médecins sans frontières avaient été kidnappés le 11 mars, en représailles à un mandat d'arrêt international lancé à l'encontre du président du Soudan, Omar El-Béchir, par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre au Darfour. Ils avaient été libérés trois jours plus tard.

A l'annonce de l'enlèvement, le groupe Médecins sans frontières avait évacué une grande partie de son personnel international de ses projets du Darfour.

Les ravisseurs avaient initialement réclamé une rançon, mais elle n'a jamais été versée, selon les autorités.

Pour sa part, la porte-parole de Médecins sans frontières, Avril Benoit, a déclaré qu'elle ne commenterait la façon dont les représentants des gouvernements avaient agi pour obtenir la libération des otages, mais elle a assuré qu'ils avaient offert un support très professionnnel. Elle n'a pas voulu non plus préciser pour l'instant dans quelles circonstances avait eu lieu l'enlèvement.