Qu'est-ce qu'un aide de camp ? Dans le jargon militaire, c'est un officier qui assiste un supérieur en voyant à faire exécuter ses ordres et en répondant à diverses demandes. Mais dans le cas de la gouverneure générale qui est au aussi commandante en chef des Forces canadiennes ?

En posant cette question au lieutenant Simon Mailloux, nous ajoutons, non sans une pointe de provocation, que dans la tête de certains, aide de camp de la GG se résume à tenir son manteau et son sac pendant qu'elle serre des mains en suivant le protocole...«Le job, c'est tout et c'est rien, explique Simon Mailloux. Nous sommes responsables de A à Z de tous les déplacements et du support logistique de Madame. Dans les soirées, on fait le lien avec les médias, les services (comme la GRC ou le chauffeur), les invités. On s'assure que la machine roule pour ses Excellences. Et on représente les Forces canadiennes en sa présence.»

Et... oui, l'aide de camp va tenir le sac à main, le manteau, les gants, le chapeau de la GG si elle arrive à un endroit où il n'y a pas de place pour les laisser.

«Mais on peut aussi demander à des gens dont le rang est pas mal plus élevé que le nôtre de se tasser parce que Madame doit faire quelque chose, dit Simon Mailloux. J'ai déjà demandé au premier ministre de se tasser», ajoute-t-il, espiègle.

Règle générale, on compte quatre aides de camp à Rideau Hall. Lorsqu'un de ces aides n'accompagne pas la GG, il travaille à d'autres projets. Il peut par exemple préparer un prochain voyage ou occuper des tâches administratives.

Dans toutes ses apparitions officielles, la gouverneure générale est accompagnée d'un aide de camp. Ainsi, lorsque le président Obama est venu à Ottawa le 19 février dernier, c'est le lieutenant Mailloux qui était en fonction.

Deux fois sur le terrain...

En janvier dernier, alors que Michaëlle Jean a visité Haïti, c'est aussi Simon Mailloux qui l'accompagnait. D'aucuns parmi les membres de la délégation ont été impressionnés de voir cet homme amputé de la jambe gauche être en mesure de se déplacer dans des endroits ravagés par les ouragans de l'automne 2008, où le sol est raboteux, crevassé.

Ce qu'on sait moins, c'est que deux jours avant la visite officielle, il a parcouru tous les sites et les terrains où devait se déplacer la délégation afin d'évaluer, entre autres, si la gouverneure générale serait en mesure d'y... marcher.

«C'est mon travail, dit-il. Je dois être capable de faire tout ce que Madame fait et un petit peu plus.»