Une infirmière montréalaise figure au nombre des trois membres du personnel de Médecins sans frontières pris en otage au Darfour.

L'infirmière canadienne se nomme Laura Archer, originaire de l'Ile-du-Prince-Edouard mais vivant maintenant à Montréal, a indiqué Marilyn McHarg, porte-parole de Médecins sans frontières. Selon Mme McHarg, le personnel de Médecins sans frontières est parvenu à discuter avec les otages, et a reçu confirmation qu'ils étaient en bonne santé et bien traités.

L'agence officielle soudanaise Sudan Media Center a indiqué plus tard jeudi que les ravisseurs exigeaient maintenant une rançon en échange de la libération des otages.

L'enlèvement est survenu mercredi vers 21 h (heure du Darfour) lorsqu'une bande armée a investi le campement de Médecins sans frontières à Serif Umra, dans le nord de la région soudanaise, à environ 200 km à l'ouest d'al-Fasher. À ce moment, cinq personnes ont été prises en otage mais deux Soudanais ont rapidement été remis en liberté.

Les ravisseurs, dont l'identité et les motifs ne sont pas connus, ont ainsi gardé avec eux, outre l'infirmière canadienne, un médecin italien, Mauro D'Ascanio, et un coordonnateur de projet français, Raphaël Meunier.

«Hier soir (mercredi), très tard, on a eu un contact avec le coordonnateur de projet, a précisé à La Presse Canadienne le porte-parole de l'organisation non gouvernementale en Belgique, Koen Baetens. Il nous a confirmé qu'ils étaient en bonne santé et qu'ils avaient été traités de façon convenable.»

Le bureau belge de Médecins sans frontières (MSF) s'est aussitôt mis en communication avec les autorités soudanaises qui ont promis de tout mettre en oeuvre pour retrouver les trois otages. MSF reconnaît toutefois, du même souffle, que la collaboration avec les autorités soudanaises n'a jamais été facile à prime abord dans ce pays ravagé par la guerre civile et aux prises avec une grave crise humanitaire.

Avec cet enlèvement, le bureau belge de l'organisme a décidé d'évacuer la trentaine de membres de son personnel du nord du pays, estimant ne plus être en mesure d'assurer leur sécurité.

«On parvenait à travailler, dans des conditions difficiles, mais on parvenait à le faire, a dit M. Baetens. Mais avec cet enlèvement, on ne se sent plus en sécurité, et donc on évacue (...). On se fait des énormes soucis pour la population du Darfour aujourd'hui.»

La semaine dernière, le gouvernement du Soudan a décidé d'expulser 13 organisations humanitaires présentes au Darfour, dont les sections françaises et néerlandaises de MSF dans le sud de la région, en représailles au mandat d'arrêt international émis par le Tribunal pénal international contre le président soudanais Omar el-Béchir. On le soupçonne de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.