Les femmes ne veulent plus passer pour des fatigantes ou pour des «haïsseuses d'hommes», lance la féministe Francine Pelletier au sortir d'un échange musclé à l'émission de Christiane Charrette avec l'abbé Raymond Gravel.

C'était vendredi matin et rien ne laissait présager que Francine Pelletier monterait au créneau. L'abbé Gravel racontait tranquillement qu'aux funérailles des deux enfants de Piedmont assassinés par leur père, les gens affichaient autant de sympathie pour la mère que pour le père. Que ce genre de choses peut arriver à n'importe qui.

 

C'est là-dessus que Francine Pelletier a bondi. Pour dire que non, cela n'arrive pas à n'importe qui et que non, elle ne se sentait pas miséricordieuse envers cet homme.

«Quel est ce besoin ambiant que l'on a de se voir dans un gros motton harmonieux? nous dit-elle plus tard, toujours aussi passionnée. Il faut appeler un chat un chat. Je n'ai pas tant envie de comprendre cette détresse, moi, que de voir en face le modèle de l'homme duquel sa femme se sépare, qui déprime et qui tue ses enfants.»

Lorsqu'on les interroge, les féministes mentionnent spontanément la violence faite aux femmes parmi les luttes à finir. «Il ne faut pas oublier que l'an dernier, 8000 femmes ont été accueillies par des maisons d'hébergement», relève Françoise David.

Bien sûr, l'équité salariale, la conciliation travail-famille et l'accès à des postes importants font partie des luttes à mener. Mais la violence faite aux femmes doit être dite. De la même manière qu'on a mis 20 ans à oser faire un film sur Polytechnique, les femmes se sentent toujours en terrain miné quand il s'agit de parler de violence au quotidien. «On a du mal à parler de cela dans l'opinion publique», dit encore Mme David.

Là-dessus, jeunes et plus vieilles féministes tiennent un même discours, tout comme elles se montrent également préoccupées par l'hypersexualisation des jeunes filles.