Le Québec et l'Ontario exigent maintenant que les gros camions soient équipés de limiteurs de vitesse électroniques comme moyen de rendre les routes plus sûres, mais d'autres provinces rejettent ce concept. Selon elles, ces dispositifs pourraient parfois rendre les routes moins sûres.

Une étude réalisée à la demande du gouvernement fédéral vante les avantages de ces appareils, mais relève qu'il reste des questions non résolues quand à la sécurité des limiteurs de vitesse, particulièrement en cas de trafic lourd. Dans ces situations, le nombre d'interactions entre les véhicules s'accroît, et cela pourrait entraîner une réduction de la sécurité particulièrement le long des portions de routes où les voies convergent et où il y a plus de changements de voies, comme sur les bretelles d'accès et de sorties des routes, indique le rapport préparé l'an dernier pour le compte du ministère canadien des Transports par l'Université de Waterloo, en Ontario.

L'étude fait partie des nombreuses recherches commandées par Ottawa à l'époque où le gouvernement fédéral et les provinces discutaient de la possibilité d'instituer des règles nationales en matière de limitation de vitesse des camions.

Le Québec et l'Ontario ont décidé d'aller de l'avant sans attendre et imposent maintenant l'installation, sur les camions gros porteurs, de puces électroniques empêchant ces véhicules de rouler à plus de 105 km/h.

Selon les études fédérales, les limiteurs de vitesse comportent l'avantage de réduire la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre. Ils accroîtraient également la sécurité routière sur les autoroutes à quatre ou six voies, lorsque le trafic est léger ou modéré.

Mais la plupart des autres provinces hésitent à appliquer une mesure qui entraînerait une concurrence entre véhicules lourds plus lents, et automobiles plus rapides, sur des autoroutes congestionnées ou des routes rurales à chaussée unique.

La question divise le secteur du camionnage. Les grandes sociétés de transport appuient l'idée, mais de nombreux camionneurs indépendants s'y opposent en invoquant non seulement des craintes pour la sécurité, mais aussi le fait que les camionneurs américains sont libres de rouler vite, ce qui désavantagerait les camionneurs canadiens qui doivent circuler dans certains États américains, où la limite de vitesse atteint 120 km/h.