À quelques semaines de la fin de la saison, les propriétaires de stations de ski misent beaucoup sur la semaine de relâche scolaire en cours pour renflouer leurs coffres afin de pouvoir dresser un bilan aussi satisfaisant que celui de l'an dernier.

Mais la tâche ne sera pas facile, même si les conditions météo donnent un coup de pouce en incitant les vacanciers à opter pour les sports de glisse.À l'Association des stations de ski du Québec (représentant 80 stations), on ne cache pas que la saison a été difficile, et ce, pour diverses raisons, des conditions économiques aux conditions climatiques, ce qui n'encourage guère les skieurs ou ceux en devenir à se déplacer pour dévaler les pistes blanches.

Le porte-parole, Alexis Boyer, a reconnu que le temps n'a pas été favorable cette année, bien que les régions aient reçu presque autant de neige que l'an dernier.

«On a eu beaucoup de neige, mais on n'a pas été servis par le mois de janvier, très froid, qui a ralenti l'ardeur des skieurs. Ce temps froid s'est prolongé en février, ce qui s'est traduit par une baisse de fréquentation», a-t-il dit.

La période des Fêtes, au cours de laquelle les stations tirent entre 20 et 30 pour cent de leurs revenus, a été décevante dans la plupart des régions.

Selon Alain Brochu, directeur du marketing à Tremblant, les importantes chutes de neige de l'an dernier en avaient incité plusieurs à prendre un abonnement de saison, mais le mauvais temps et le contexte économique sont venus gâter la sauce.

Ces facteurs n'ont pas favorisé la location de chambres et les longs séjours. «La situation économique difficile explique une baisse importante dans les réservations, a soutenu M. Brochu. Par exemple, on a enregistré une baisse de 30 pour cent du nombre de touristes britanniques.»

Baisse légère aussi du côté des groupes ou congrès, mais il y a aussi de bonnes nouvelles.

«On est surpris, jusqu'à un certain point, d'avoir des taux de fréquentation qui ressemblent à ceux de l'an dernier et même des légères hausses dans certaines clientèles, notamment la clientèle de gens qui se déplacent en voiture ou les familles», a dit M. Brochu.

Dans les Cantons de l'Est, qui accueillent beaucoup d'Américains, on tient le même discours. Moins de touristes certes, mais des surprises.

«C'est peut-être attribuable à l'effet Obama, il y a un certain stimulus», a dit Alain Larouche, de l'Association touristique régionale des Cantons de l'Est.

«Au Grand Prix de motoneige de Valcourt, la semaine dernière, on a attiré beaucoup plus d'Américains que l'an passé et quatre fois plus de forfaits ont été vendus», a-t-il précisé.

M. Larouche signale qu'on compte beaucoup de réservations de «dernière minute», un phénomène qui pourrait s'expliquer par la croissance d'Internet.

«Avec des sites Internet très actifs, les gens ont un vaste choix pour consulter et comparer. Ils voient tous les prix des billets dans les stations, les coûts dans les maisons d'hébergement, les conditions climatiques», a-t-il dit.

Pour faire face à cette tendance, les propriétaires ont mis en place une «stratégie de prix» qui se traduira notamment par une baisse du coût du billet de monte-pente durant la semaine de relâche.

Les stations afficheront des rabais substantiels et feront toutes sortes de promotions, des équipements de ski aux activités après-ski, pour profiter du congé.

Et puisque la fête de Pâques est tard cette année (le 12 avril), elles espèrent que la saison s'étirera et que la météo permettra de maintenir un bon fond blanc le plus longtemps possible.