Après l'amère déception du budget fédéral, les sociétés de transports en commun du Québec et leurs alliés écologistes renvoient la balle au gouvernement Charest et aux municipalités pour assurer le financement de nouveaux services de trains, d'autobus et de métro.

Dans un communiqué doux-amer publié hier en réaction au budget présenté mardi par le ministre des Finances du Canada, James Flaherty, l'Association du transport urbain du Québec (ATUQ) a dit comprendre la volonté du gouvernement fédéral de faire des infrastructures la pièce maîtresse de la relance économique.

Toutefois, en raison de la fréquentation en hausse en 2008, des nombreux projets de développement qui totalisent des milliards de dollars et des impacts positifs de tels investissements sur l'économie québécoise et canadienne, «les sociétés de transports auraient souhaité que le gouvernement du Canada fasse du transport collectif un des piliers d'une relance verte de l'économie du pays».

«Le budget n'accorde qu'un milliard de dollars sur cinq ans (200 millions par année) à un fonds pour l'infrastructure verte. Des projets de développement des transports collectifs pourraient y être admissibles. En comparaison, une aide de l'ordre de 2,7 milliards est accordée à l'industrie de l'automobile pour l'année à venir.»

À l'instar des sociétés de transports, le Conseil régional de l'environnement de Montréal, qui militait en faveur d'investissements massifs dans les transports en commun, estime toutefois qu'«il faut maintenant relancer la balle aux villes, qui vont recevoir des fonds de 4 milliards pour leurs infrastructures dans les deux prochaines années».

Le porte-parole de la campagne Transport et Développement durable des principaux groupes écologistes de la province, Daniel Bouchard, a souligné que les transports en commun ont été «complètement évacués» du budget Flaherty, et ce, malgré le consensus national sur la nécessité de les améliorer.

Prix de consolation

Dans ce contexte, le directeur du groupe de promotion des transports en commun Transports 2000 Québec, Normand Parisien, a qualifié hier de «prix de consolation» les promesses d'investissements de 400 millions dans le corridor des trains de passagers de VIA Rail entre Montréal et Toronto. Selon les documents budgétaires, ces investissements permettraient d'ajouter deux liaisons express par jour et d'améliorer la circulation des trains en triplant les voies ferrées dans ce corridor.

«Le budget ne fait toutefois aucune mention d'un projet de train à grande vitesse entre Québec et Windsor, qui est dans les cartons depuis des décennies, déplore M. Parisien. La portée des travaux annoncés nous fait craindre aussi que le gouvernement se contente d'améliorer le corridor Montréal-Toronto et laisse tomber le reste du projet.»

Les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé ensemble que les études de faisabilité d'un train rapide Québec-Windsor, qui datent du début des années 90, seront mises à jour d'ici un an. Le nom de la société choisie pour réaliser cette mise à jour doit être annoncé dans quelques semaines.