Les associations de locataires et de propriétaires ont critiqué les ajustements de loyers publiés, hier, par la Régie du logement. D'un côté, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIC) considère que la décision de la Régie nuit à l'économie du Québec tandis que deux associations de défense des droits des locataires qualifient certaines des augmentations de «déraisonnables».

Chaque année, les propriétaires et leurs locataires doivent s'entendre sur le pourcentage de l'augmentation de leur loyer. À titre d'indication, la Régie du logement publie toutefois annuellement des indices de base.

Pour les renouvellements de baux en 2009, la Régie suggère des augmentations de 0,6% des logements non chauffés. Pour les appartements dont le chauffage est inclus, la hausse est de 0,8% pour les loyers alimentés à l'électricité, 1,8% pour ceux au gaz et 5,1% pour ceux au mazout.

C'est cette dernière indexation qui a fait bondir le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

«Nous acceptons la plupart des ajustements des indices, mais nous avons un problème avec celui des ménages qui chauffent au mazout, explique le porte-parole du FRAPRU, François Saillant. Avec un bond de 5,1% dans le loyer, jumelé à la crise économique, ça risque d'être dur pour les familles à faibles revenus.»

Selon la Régie du logement, les propriétaires ont payé des hausses de 26,6% dans les prix du carburant cette année.

De son côté, la CORPIC déplore que la hausse des loyers non chauffés ne s'arrime pas avec la hausse de 2,1% du coût de la vie. Elle dénonce également le fait qu'un propriétaire ne puisse augmenter le loyer mensuel que de 3,33$ par tranche de 1000$ lorsqu'il a effectué des travaux majeurs. Elle désapprouve que les frais d'entretien ne puissent pas être calculés dans l'augmentation du loyer.

«Qu'un propriétaire dépense 5$ ou 5000$ pour le déneigement, les réparations mineures et le nettoyage de ses immeubles, cela ne change absolument rien, explique le directeur des communications de la CORPIC, Hans Brouillette. Ne pas inciter les propriétaires à rénover et à entretenir les logements en temps de crise économique est irresponsable de la part du gouvernement du Québec. Cela correspond à une dévaluation des loyers.»