La Régie du logement a publié lundi ses recommandations quant aux paramètres d'augmentation des loyers en 2009 au Québec.

Encore une fois, la Régie précise qu'il s'agit de critères pour établir une base de discussion, non d'une recommandation uniforme s'adressant à tous. Le contexte peut varier énormément selon les spécificités de chaque immeuble, rappelle-t-elle, par voie de communiqué.

Ainsi, la Régie établit une augmentation possible de 0,6 pour cent pour les logements non chauffés.

Pour les logements chauffés par le propriétaire à l'électricité, elle suggère 0,8 pour cent.

Pour ces mêmes logements chauffés au gaz par le propriétaire, elle propose 1,8 pour cent; et au mazout, 5,1 pour cent.

Réactions

Le groupe de défense des locataires, le FRAPRU (Front d'action populaire en réaménagement urbain), souligne que les hausses de loyer réelles ont amplement dépassé ces recommandations de la Régie du logement dans le passé.

Par exemple, de 2000 à 2008, la Régie avait autorisé des augmentations totalisant 11 pour cent, alors que la réalité de ces hausses a plutôt été de 26,9 pour cent.

«Même si les indices de la Régie du logement, depuis le début des années 2000, sont assez raisonnables, même si le taux d'augmentation suggéré est assez raisonnable, dans la réalité ce n'est pas ce taux-là qui s'applique. Et les augmentations de loyer sont systématiquement supérieures à ce qui est recommandé par la Régie du logement», a souligné en entrevue le porte-parole du FRAPRU, François Saillant.

Néanmoins, le FRAPRU estime qu'il est important que la Régie maintienne ses suggestions pour que les locataires sachent à quoi s'en tenir et voient s'ils ont une cause pour contester l'augmentation qui leur est servie.

«Ça donne une indication au locataire de ce qui est acceptable ou pas. Mais après ça, c'est au locataire que revient le fardeau de refuser la hausse. Et on sait que pour toutes sortes de raisons, les gens ne le font pas systématiquement. Il y a encore des gens qui ne connaissent pas leurs droits, qui pensent que si tu n'es pas d'accord avec une hausse de loyer, tu n'as pas d'autre choix que de déménager», a déploré M. Saillant.

De son côté, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) reproche à la Régie du logement de ne pas encourager les propriétaires à entretenir et rénover leurs logements en ne tenant pas suffisamment compte des coûts d'entretien dans son calcul de l'augmentation permise du loyer.

«Plutôt que d'encourager les propriétaires à rénover, la Régie leur lance un message clair: ne pas rénover. La position de la Régie est tout à fait irresponsable», a affirmé la CORPIQ dans un communiqué.

La CORPIQ affirme que 35 pour cent des logements auraient besoin de réparations.

La corporation souhaiterait aussi que les propriétaires de logements puissent modeler leurs augmentations en fonction de l'inflation.

L'Association des propriétaires du Québec croit, de son côté, qu'une hausse de 2 à 7 pour cent «ne serait pas exagérée» et invite les propriétaires à examiner leur propre situation d'abord et avant tout.