Wal-Mart avait-il le droit de mettre à pied les 190 employés de sa succursale de Jonquière le jour même où un arbitre était désigné pour imposer une toute première convention collective au géant du détail?

Les juges de la Cour suprême du Canada ont été confrontés à cette question mercredi, alors que les tout premiers travailleurs syndiqués de Wal-Mart plaidaient leur cause devant le plus haut tribunal du pays.En septembre 2004, la succursale du Saguenay devenait le premier magasin de la compagnie américaine à se syndiquer. Après plusieurs négociations infructueuses pour l'adoption d'une convention collective, un arbitre a été désigné pour trancher entre les parties. Il n'aura finalement jamais pu imposer de convention collective puisque la multinationale lui coupait l'herbe sous le pied en fermant sa succursale de Jonquière.

De facto, les 190 employés se sont retrouvés sans emploi. Selon les avocats de quelques-uns d'entre eux, qui ont amené l'affaire en justice, cette fermeture brime le droit d'association des travailleurs.

Pour Wal-Mart, la fin des activités du magasin de Jonquière est une raison «juste et suffisante» pour mettre à pied ses employés. Selon l'entreprise, la succursale n'était plus rentable. Les tribunaux inférieurs lui ont tous donné raison.