Le juge militaire Patrick Parrish, chargé du dossier du Canadien Omar Khadr, arrêté à 15 ans et poursuivi pour crime de guerre, a ordonné mercredi la suspension de la procédure pour 120 jours comme l'avait demandé la veille Barack Obama.

«La défense ne s'est pas opposée à la motion et le juge a ordonné qu'elle s'applique», a expliqué à la presse un porte-parole des tribunaux d'exception, Jo Dellavedova. Les commissions militaires, des tribunaux d'exception, ont été créées en 2006 pour juger les détenus de Guantanamo accusés de crimes de guerre.

Mardi soir tard, l'accusation avait présenté une requête demandant au juge de suspendre les procédures en cours pendant 120 jours, «à la demande du président Obama» par l'intermédiaire du secrétaire à la Défense, Robert Gates.

La décision du juge militaire Stephen Henley qui examinait cette semaine le dossier des cinq hommes accusés d'avoir organisé le 11-Septembre, était attendue plus tard dans la matinée.

Le procès de Omar Khadr, âgé de 22 ans aujourd'hui, devait s'ouvrir en principe lundi sur la base navale de Guantanamo mais il avait déjà été repoussé par le juge Patrick Parrish, conscient que le changement d'administration laissait planer un doute sur la viabilité des commissions militaires.

Fils d'un homme proche d'Al-Qaeda, le jeune Canadien est soupçonné d'avoir tué un soldat américain fin 2002 en Afghanistan en lançant une grenade. Selon ses avocats, il devrait être désormais couvert par les traités internationaux protégeant les enfants et les enfants soldats.

«Dans l'intérêt de la justice et sur la demande du président des États-Unis, et du secrétaire à la Défense Robert Gates, le gouvernement requiert, respectueusement, que les commissions militaires autorisent une suspension des procédures dans les cas suivants jusqu'au 20 mai», assure pour l'accusation Clayton Trivett, dans la motion présentée au juge Parrish.