L'enquête en vue de retrouver les diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay ainsi que leur chauffeur, portés disparus depuis le 14 décembre au Niger, est dans une «phase délicate».

C'est ce qu'a indiqué mardi à La Presse Canadienne Farhan Haq, le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon, sans donner plus de détails.

Quelques heures auparavant, le président nigérien Mamadou Tandja avait indiqué lors d'une rencontre avec le corps diplomatique de son pays que l'enquête portait à croire que les trois hommes étaient tenus en otage par des groupes terroristes.

Il s'agissait de la première fois que le président du Niger faisait publiquement référence aux disparus.

Farhan Haq n'a cependant pas voulu commenter ces propos.

«Nous n'avons aucun commentaire quant aux remarques attribuées au président Tandja, a-t-il dit. Comme vous le savez, nous sommes dans une phase délicate d'une enquête, d'un effort, en vue de retrouver trois hommes portés disparus et nous n'avons rien à ajouter à ce moment-ci.»

Il a ajouté qu'il n'y avait rien de neuf à rapporter à ce moment. Il n'a pas voulu non plus infirmer ou confirmer les informations récentes selon lesquelles l'enquête s'était déplacée au Mali, pays voisin à l'ouest du Niger qui est, comme celui-ci, aux prises avec une guérilla menée par des groupes rebelles touaregs.

À Ottawa, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lisa Monette, a précisé que le ministère ne spéculerait pas sur les propos tenus par le président Tandja.

«Les représentants du ministère des Affaires étrangères à la capitale du Niger, ainsi que nos représentants aux bureaux régionaux prennent toutes les mesures appropriées en ce moment, a-t-elle dit. Nous ne partagerons pas d'information qui pourrait compromettre nos efforts ou qui pourrait mettre en danger les individus impliqués.»

Robert Fowler, envoyé spécial des Nations unies au Niger, son adjoint Louis Guay et leur chauffeur nigérien se sont complètement volatilisés à la suite d'une excursion dans une mine d'or exploitée par la firme canadienne Semafo à Samira, à mi-chemin environ entre la capitale nigérienne Nianmey et la frontière du Mali.

Leur voiture avait alors été retrouvée, vide, le moteur en marche et les portières ouvertes. Leurs radios portables avaient été laissées dans la voiture, ce qui écartait l'hypothèse du vol.

Cependant, en date du 7 janvier, aucune demande de rançon et aucune revendication n'avaient encore été émises et aucune organisation ne s'était manifestée dans cette affaire.

Aucun porte-parole n'a cependant voulu préciser si c'était toujours le cas.

Ce silence est inhabituel dans les cas d'enlèvement, où les ravisseurs se manifestent plus rapidement en vue d'obtenir de la publicité ou de l'argent.

La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, ne cachait pas sa préoccupation quant au sort des deux citoyens canadiens et de leur chauffeur.

Robert Fowler et Louis Guay sont tous deux d'anciens ambassadeurs du Canada sur le continent africain.

Les deux hommes prenaient part à une mission des Nations unies visant à contrôler la circulation des armes illicites dans ce pays déchiré par des tensions interethniques.