Le maire d'Hiroshima, Tadatoshi Akiba, était de passage dans la métropole hier pour exhorter les Montréalais à se mobiliser en faveur du désarmement nucléaire. Le président de l'association internationale Les Maires pour la paix croit que ce sont les villes qui doivent désormais défendre la cause d'un monde dénucléarisé.

«Les citoyens des villes sont toujours les premières victimes de la guerre et de la violence», affirme le politicien japonais.

«Dans les 60 dernières années, les citoyens du monde ont laissé le problème nucléaire dans les mains de leurs leaders nationaux. Mais la question que l'ont doit se poser aujourd'hui, c'est: sommes-nous en sécurité? À mon avis, la menace est toujours aussi présente. Les hauts dirigeants ont échoué, et c'est maintenant aux citadins et à leurs représentants de se mobiliser pour faire bouger les choses.»

 

En août 1945, les villes de Hiroshima et de Nagasaki ont été anéanties par l'explosion de deux bombes nucléaires. Des centaines de milliers de Japonais ont perdu la vie dans ces attaques, qui ont marqué la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

L'association des Maires pour la paix a été créée en 1982 par un ancien maire d'Hiroshima afin d'éviter qu'une telle tragédie se reproduise. Depuis, 2422 villes du monde, dont Montréal, se sont jointes à l'organisation.

Les Maires pour la paix ont lancé une pétition pour éliminer les armes nucléaires d'ici à 2020. L'association souhaite y parvenir en ajoutant un protocole additionnel au Traité international sur la non-prolifération des armes nucléaires. Elle tentera également de faire adopter ce document par l'Organisation des Nations unies, a précisé Tadatoshi Akiba.

«La survie de l'humanité en dépend, a insisté le maire sur un ton alarmant. La question des armes nucléaires devrait figurer en tête de l'ordre du jour politique. À mon avis, c'est un problème encore plus pressant que la détérioration de l'environnement. La destruction de l'environnement se fait à long terme, mais demain matin, la planète pourrait être détruite si une autre bombe explosait.»